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Université populaire de Caen
Cette année, les compte-rendus de discussion ne sont pas
systématiques. J’indique cependant, pour chaque séance, au minimum : le
support utilisé, la liste des questions proposées et celle qui aura été choisie
pour la discussion.
Pour
ce début d’année, et vu la présence de 3 enfants assez jeunes (7 et 10 ans),
les plus « anciens » des participants ont proposé de reprendre un
texte comme déclencheur. Nous avons donc lu un extrait du premier chapitre
d’Elfie, de Matthew Lipman, tout en conservant la possibilité d’énoncer des
questions libres, sans lien avec le texte.
1. Est-ce qu’on existe ou pas ?
2. Pourquoi l’anarchie s’est-elle installée ?
3. Est-ce que la nature est un art ?
4. Pourquoi les voitures d’innocents se font-elles brûler ?
5.
Peut-on échapper à son destin ?
QUESTION RETENUE
APRES LE VOTE :
Est-ce que la nature est un art ?
La question de l’art, souvent remise sur le tapis par quelques-uns des plus anciens participants à l’atelier, a fait l’objet de nombreuses discussions au cours de ces trois années d’atelier à l’Université Populaire, et plus spécifiquement pendant la dernière saison. Quelques exemples :
Mardi 10 mai 2005 : Jouer de la musique, est-ce un moyen de s’exprimer ?
Mardi 12 avril 2005 :
Qu’est-ce que la danse ? (séance avec notes)
Mardi 1er mars 2005 : La cuisine, est-ce un art ?
Elle revient ici, associée au concept de « nature ». Bien sûr, les incitateurs que j’ai proposés en début de discussion étaient orientés vers la définition de ces deux termes, art et nature. Au moment où je les proposais, des participants ont même insisté pour qu’on tente de réfléchir à deux questions aux sens proches :
·
Qu’est-ce que l’art ?
·
Qu’est-ce qu’un art ?
Le fait même que des jeunes sentent ainsi qu’un simple déterminant-article peut modifier considérablement le sens d’une question est pour moi un élément très positif, et fait partie d’un des objectifs que je poursuis dans le développement d’une attention accrue à la façon de dire les choses, qui n’est, probablement, jamais neutre.
Pour ce qui est de la nature, plusieurs définitions ont été proposées :
· l’ensemble du monde ;
·
ce qui n’est pas créé par l’homme ;
·
l’ensemble des végétaux
Julien a aussi parlé de l’expression « une nature morte », qui lui semblait faire un lien entre les deux domaines évoqués dans la question.
Notons qu’il ne nous a pas été possible, ou quasiment, d’aborder la question principale au cours de la discussion, faute de temps. Ce qui ne présente pour moi absolument pas un inconvénient, encore moins un échec. Il s’agirait là plutôt, à mes yeux, d’une réussite. On démontre ainsi aux enfants que la définition des mots ne va pas de soi, et que la discussion sur des questions aussi difficiles nécessite qu’on y revienne, et qu’elle ne saurait trouver un terme, surtout en si peu de temps. Ce genre de situation me fournit un argument supplémentaire pour ne pas clore le sujet, comme d’aucuns le conseillent, en reprenant la parole en fin de séance et en assénant des vérités définitives, fussent-elles présentées comme la produit de la réflexion de quelques philosophes patentés ou canoniques… Au contraire, ce côté inachevé et cette frustration sont des leviers pour susciter l’envie de continuer, dans l’atelier ou ailleurs, maintenant ou plus tard.
Pour un nombre considérable de jeunes gens, la sacro-sainte
dissertation de philo, au Bac, est une fin, une fermeture, une clôture. On aura
compris que je me situe dans une logique inverse.
Nous avons convenu que la séance prochaine
verrait à nouveau l’utilisation d’un texte comme déclencheur, s’il s’avérait
que, comme aujourd’hui, plusieurs participants soient de jeunes, mais laïcs,
novices…
Ont distribué la parole :
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