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Le café des enfants philosophes

Café du Serpent volant, à Tours

 

Séance du mercredi 9 avril 2003

 

Nombre de d’enfants participants : 14

Leurs prénoms et leur âge : Audrey (9 ans), Paul-Emile (8 ans), Camille (13 ans), Ivan (14 ans), Solène (7 ans), Béryl (7 ans), Aline (9 ans), Ornella (8 ans), Lara (11 ans), Thomas (7 ans), Maxime (11 ans), Alexandre (12 ans), Gwendal (9 ans), Sarah (7 ans).

Cette séance s’est déroulée un peu différemment de celles auxquelles nous avons eu l’habitude de participer.

Aujourd’hui nous sommes partis de propositions de thèmes chers à la philosophie : autrui, la non-violence, la moquerie, le préjugé, la sagesse, le bonheur et l’instinct, pour choisir un conte à partir duquel nous nous poserions des questions.

Nous avons voté pour chacun des thèmes et c’est celui de la moquerie qui a été retenu.

Régine Mouveau a lu le conte indien : le serpent et les villageois (in « les philo fables », de Michel Piquemal, éd. Albin Michel). Nous avons d’abord réagi sur le conte lui-même, pour être sûr que tout le monde avait bien compris.

Ensuite nous  nous sommes véritablement lancés dans la discussion.

 

Bonne lecture !

 

 

Les questions qui ont été proposées et discutées sont les suivantes :

Pourquoi se moque-t-on ?

Qui se moque ?

Quand se moque-t-on ?

Comment réagir face à la moquerie ?

A-t-on le droit de se moquer ?

Y a-t-il une seule forme de moquerie ?

 

Compte-rendu de la discussion :

Nous avons tous été d’accord pour dire que l’on se moque toujours pour provoquer une réaction chez celui dont on se moque, soit dans les gestes, soit dans les mots. Ce qui embête le moqueur, c’est quand il n’obtient aucune réaction. Souvent il va même continuer pour parvenir à faire réagir celui dont il se moque.

A l’aide du conte nous avons pu dire que celui qui se moque est celui qui se sent le plus fort, il n’est pas forcément le plus fort. Les petits des fois ils se moquent des grands, qui vont répondre en leur donnant des coups. Les petits font comme ça car ils sont sûrs que ce sont les grands qui se feront gronder, les adultes les protègent. Ils se sentent les plus forts et ils ont pas peur de celui dont ils se moquent. Mais en fait ils sont lâches.

Nous avons cherché des exemples pour savoir quand on se moque. On se moque pour montrer à l’autre qu’on est mieux que lui, qu’il est nul, qu’on le méprise, mais en fait parce qu’on est jaloux, ou parce qu’il est différent et que ça nous dérange. On cherche à le diminuer, à montrer qu’on est mieux que lui.

Nous avons alors réfléchi sur ce que ça nous fait quand on subit la moquerie. Quand quelqu’un se moque de nous, on est triste, ça nous fait du mal, on est humilié a dit Solène. On veut réagir, mais on ne sait pas toujours comment.

Alors on a cherché à savoir qu’elle était la meilleure réaction. Lara, Gwendal, Maxime et Audrey ont proposé de faire comme si on n’avait rien entendu, d’ignorer le moqueur. Et comme il verrait qu’on ne réagit pas, il arrêterait. Il vaut mieux ne pas répondre par la violence. On peut aussi tourner le dos au moqueur, ne plus le regarder, l’ignorer, faire comme si on n’avait rien entendu. Solène et Ornella, notamment, ont dit qu’il fallait demander l’aide d’un adulte, pour empêcher le moqueur de continuer. Certains ont répondu que ça ne servirait à rien, car il continuerait une fois seul avec l’autre enfant. Thomas est intervenu pour dire que parfois il faut aussi répondre en se moquant, et Solène a ajouté : « pas parce qu’on est en colère mais comme ça le moqueur se rendrait peut-être compte du mal que ça fait, et qu’alors il arrêterait ».

Gwendal a réagit en disant qu’on ne devait pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’on nous fasse. D’autres ont répondu qu’on ne peut pas rester toujours sans rien répondre. C’est pas bien de se moquer et de chercher à faire du mal, mais des fois il faut se défendre, pour que l’autre ne continue pas. Mais dans quel cas doit-on répondre ?

Nous avons alors réfléchi sur ce qu’est la moquerie, il y a peut-être différents degrés de moquerie ? Certains pensent qu’il y a des petites moqueries, qui ne sont pas dites pour blesser l’autre, celles-là on peut les ignorer, mais il y a aussi de grosses moqueries, qui font très mal, et là il faudrait répondre pour se débarrasser du mal que ça nous a fait. Maxime a ajouté : « celui qui dit que la moquerie c’est pour rire, je pense que c’est rigolo surtout pour celui qui s’est moqué, mais pour celui qui l’a subie ça n’a rien de drôle ».

 

 

Notre prochain café des enfants philosophes aura lieu le mercredi 21 mai de 16h 30 à 17 h 30.

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