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Le café des enfants philosophes

Café du Serpent volant, à Tours

 

 

Atelier philo du 10 novembre 2004

 

 

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La peur et le courage

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Compte-rendu de la discussion :

 

Enfants présents : Alexis 10 ans, Lara 13 ans, Thomas 7 ans, Ornella 9 ans et demi, Murielle 11 ans, Anthony 13 ans, Célia 7 ans, Léo 7 ans, Denis 13 ans

 

Adultes présents : Laure et Nicolas

 

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Les enfants ont d'abord donné plusieurs définitions de la peur : le trac, la phobie, la panique, se faire peur par plaisir. Alexis complète ces définitions en expliquant que le peur c'est aussi une sensation, le corps réagit plus ou moins fortement : des picotements, des tremblements. Et que les réactions sont fortes quand la peur est forte : on peut juste sursauter ou alors être complètement paralysé.

Puis Laure pose une question : A quoi la peur est-elle liée ? Qu'est-ce qui provoque la peur ?

Lara : la peur est liée à l'imagination. C'est parce qu'on imagine des choses qui n'existent pas que l'on a peur. Thomas donne l'exemple de son petit frère qui a peur du noir car il pense qu'il y a des loups ou des sorcières dans la nuit.

Anthony propose un contre-exemple : la peur est provoquée par des situations où on perçoit que notre vie est en danger. On a peur de mourir ou de souffrir. Donc la peur est utile elle peut nous protéger du danger. Lara ajoute que si on n'avait pas peur on pourrait faire des choses sans penser au risque pour notre vie. La peur est provoquée par l'idée de mourir.  Murielle approuve en disant que la peur est une partie de nous, de chaque homme, peut-être même des animaux, car on ne sait pas ce que pense l'araignée quand elle voit un homme ou une mouche quand elle voit une araignée. Elle complète en disant que c'est l'inconfort qui provoque la peur.

Denis répond que certaines personnes peuvent avoir peur d'un cafard et par contre peuvent braver une tempête. Murielle reprend en disant que là c'est plutôt une phobie. On ne peut pas l'expliquer. Ornella donne l'exemple de sa grand-mère qui a peur du noir et doit dormir avec une lumière allumée. Ce n'est pas seulement les enfants qui ont peur, même si souvent les enfants ont plus peur que les grands. Lara dit alors que plus on connaît de choses et moins on a peur. Les enfants discutent alors pour savoir pourquoi les enfants sont plus peureux que les grandes personnes pour aboutir à l'idée que c'est quand on connaît la vérité, le réel que la peur disparaît. Comme les enfants connaissent moins de chose il est normal qu'ils aient plus souvent peur. Léo donne l'exemple du cauchemar qui fait peur, et les parents qui rassurent en disant que ça n'existe pas, c'est pas vrai. Denis ajoute que la peur est souvent liée aux 5 sens : on a peur quand on ne voit pas, quand on ne peut plus sentir, quand on ne peut plus agir comme d'habitude.

Nicolas pose alors la question suivante : comment faire pour être courageux ?

Célia dit que quand on a peur de quelque chose, pour ne plus avoir peur il suffit d'aller vérifier. Ornella poursuit en disant qu'il faut aller contre sa peur et il faut réessayer, par exemple quand on a peur de skier il faut continuer et après on arrive même à avoir du plaisir. Alexis pense que souvent on a plus peur avant que la chose arrive, on se raconte une histoire qui nous fait peur et c'est sur le moment même que l'on montre qu'on est courageux. Anthony donne l'exemple du World Trade Center : il y a des gens qui ont sauté, ils n'étaient pas courageux, ils ont eu peur de souffrir et ils ont préféré mourir. Murielle et Lara s'opposent en affirmant que la peur peut bloquer la réflexion et nous faire paniquer. Alors on ne sait plus ce que l'on fait. Mais parfois c'est le réel, la situation présente qui peut nous aider à devenir courageux : dans le cas d'un tremblement de terre ou d'un accident, dans l'urgence on agit pour sauver les autres.

La discussion se termine avec la question de Nicolas : Peut-on dire de quelqu'un qu'il est peureux ou courageux ? Les enfants s'accordent pour dire que l'on trouve que quelqu'un est peureux quand il n'ose pas faire ce qui ne nous fait pas peur, et courageux quand il fait quelque chose qu'on n'oserait pas faire soi-même. A chacun ses propres peurs. Et on ne peut pas savoir comment on réagirait tant que l'on n'a pas été confronté à une situation conclut Ornella.

 

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