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Le café des enfants philosophes

Café du Serpent volant, à Tours

Atelier philo du 1^er décembre 2004

Enfants présents : Lara, Alexis, Anthony, Murielle, Denis, Thomas, Ornella et Célia

Adulte : Laure

Compte-rendu de la discussion :

Sujets proposés par les enfants :

La peur et le courage

Le racisme

La curiosité

Les loisirs

Sujet choisi : La curiosité

Les questions à propos de la curiosité :

La curiosité est-elle un défaut ou une qualité?

Pourquoi est-on curieux ?

Jusqu'où peut-on être curieux ? La curiosité a-t-elle des limites ?

Qu'est-ce que la curiosité ?

D'abord les enfants tentent de définir ce qu'est pour eux la curiosité. Il existe, pour tous, deux types de curiosité, celle liée au fait de vouloir savoir plus, connaître et la curiosité de l'intimité et des choses de la vie privée. On est curieux selon Alexis parce qu'on veut tout savoir à l'avance. Il y a selon Thomas des curiosités pas très importantes, comme par exemple connaître sa note au contrôle de math, pour lesquelles on peut attendre, et des curiosités qui ne peuvent pas attendre. Pour Denis, la curiosité est toujours liée à une attente, un délai ; comme dans les films ou une lecture, ajoutent Alexis et Lara, c'est lié au suspense. On continue à regarder ou à lire jusqu'au bout parce qu'on veut connaître la fin. Célia s'oppose en disant que des fois elle aimerait bien connaître la fin, mais qu'elle ne lit pas parce qu'elle a peur d'être déçue. Ornella enchaîne en affirmant que souvent une fois la curiosité satisfaite on est un peu déçu, le résultat n'est pas à la hauteur de notre attente, alors on devient curieux pour autre chose, et la curiosité est sans fin. Murielle propose donc de dire que la curiosité est liée au désir de savoir tout de suite, alors que l'on sait que l'on doit attendre : les cadeaux de Noël par exemple. Et Thomas ajoute que la curiosité est d'autant plus forte qu'il y a un interdit, on veut savoir pourquoi c'est interdit. Et s'il n'y avait pas d'attente, il n'y aurait pas de curiosité.

Anthony amène une autre idée. La curiosité ça peut être dangereux, car on peut découvrir des choses que d'autres ne veulent pas que l'on connaisse : exemple du détective ou de la police. Ornella complète par l'exemple de celui à qui on tend un piège et qui tombe dedans par curiosité. Les autres approuvent en disant qu'on peut être victime de sa propre curiosité.

Ainsi il y aurait une curiosité sans limite, c'est la curiosité intellectuelle, car c'est grâce à elle qu'on apprend, et une curiosité qui devrait avoir des limites, la curiosité de la vie privée des autres, de leur intimité. C'est de celle-là dont on parle lorsque l'on dit que la curiosité est un vilain défaut. On ne doit pas s'intéresser aux choses intimes des autres sans qu'ils en aient envie. C'est leur secret. Pour Lara il faudrait donc avoir deux mots pour parler de la curiosité, car c'est vraiment deux choses très différentes, il y a une saine curiosité et une mauvaise curiosité.

Mais de toutes les façons, la curiosité on ne peut pas vivre sans, c'est une qualité de l'homme voudraient conclure Ornella, Lara, Alexis, Célia, Thomas et Denis. Murielle et Anthony pensent au contraire que certaines personnes n'ont pas de curiosité intellectuelle, elles se contentent de vivre de ce qu'elles connaissent déjà. Certaines n'ont pas envie d'apprendre ou de connaître.

La discussion a été assez mouvementée, certains avaient même une furieuse envie de rire en cherchant des exemples loufoques pour amuser la "foule".

Les autres se sont plaints de ne pas être écoutés et de ne pas pouvoir parler dans le calme. On ne vient pas ici pour papoter, mais pour réfléchir ensemble a conclu l'un d'entre eux.

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