La philosophie
dans les livres et albums pour enfants
Par Mireille Carton et Christine Dumas
(Professeur de français et professeur-documentaliste au collège Oradou
à Clermont-Ferrand.)
Une sélection de supports pour organiser des discussions
philosophiques avec les enfants
Cette
sélection est le fruit de lectures buissonnières et veut simplement montrer que
les albums et livres pour enfants -voire très jeunes enfants ne sachant pas
lire- peuvent être le point de départ de réflexions portant sur tous les grands
thèmes de la " philosophie " : la connaissance, la pensée, le sens de
la vie et de la mort, le langage et la communication, l'identité, le rapport à
l'autre ... Quand on regarde ces ouvrages, on est d'abord séduit par
l'originalité, la richesse de l'imagination, la poésie, l'humour ... aussi bien
des images que des textes. C'est un premier niveau de lecture qui procure déjà
un grand plaisir. Puis, à y regarder de plus près, on découvre le sens caché,
les interrogations, parfois les réponses à des questions difficiles : comment
être soi, comment accepter l'autre, comment communiquer, pourquoi la misère, la
guerre ? ... C'est un autre niveau de lecture, qui nécessite un "
accompagnement ", une aide au jeune lecteur. A partir de là, il est très
difficile de faire un classement par âge, tout dépend du niveau auquel on lit
ou fait lire. On finit par s'apercevoir que presque tous les ouvrages destinés
aux enfants sont porteurs de questions et peuvent être lus "
philosophiquement ". C'est une dimension supplémentaire : chercher la
question, la réponse s'il y en a une, ou sa propre réponse si l'auteur laisse
le lecteur la construire lui-même. Distraire, amuser, faire rêver, mais aussi
donner à réfléchir, à penser : les livres et albums pour enfants réussissent
souvent à concilier imagination et raison !
I Acte-Sud
Junior
1) collection " Les contes philosophiques
"
L'étrange
guerre des fourmis, Hubert Nyssen, illustrations de Christine Le Boeuf, 1996 (langage, violence, guerre) Les fourmis vertes et les
fourmis bleues vivent tranquillement leur vie de fourmis sans se préoccuper les
unes des autres. Un jour, une fée a l'idée bizarre de leur faire don du
langage. Mais elle ne leur donne pas le bon usage des mots. Les fourmis s'en
servent pour se disputer, s'insu1ter, et cela finit par une guerre où toutes
les fourmis trouveront la mort : même les vieilles fourmis, plus sages, qui
avaient tenté d'attirer l'attention de leurs congénères sur les dangers des
mots, meurent, enfermées par les autres qui ne voulaient pas les écouter, au
fond de la fourmilière. " Et voilà comment disparurent de la terre fourmis
bleues et fourmis vertes, victimes de ces mots qui, sous leur apparence
inoffensive, peuvent tuer ceux auxquels on les décoche. "
Le
boa cantor, Hubert Nyssen, illustrations de Claude Lapointe,
1996 (esprit critique, science et croyance)
Sur les rives du fleuve Amazone vit un perroquet nommé Brasil,
à qui son maître a appris des airs d'opéra. Un jour, Brasil
se fait avaler tout vif par un boa. Pendant que celui-ci se prépare à le
digérer, Brasil, inquiet de se trouver dans cet
endroit noir et gluant, l'estomac du boa, se débat comme un diable et entonne
un air de la Flûte Enchantée. Deux savants qui s'en allaient étudier les boas
de cette région n'en croient pas leurs oreilles : ce boa émet des sons : on
dirait qu'il chante ! Ils enregistrent ce phénomène et repartent ravis de leur
découverte. Ils appellent cette nouvelle espèce le " boa cantor ". Qtiand ils reviennent pour capturer l'animal et l'emmener
au Muséum, le boa est mort. Brasil s'est si bien
démené qu'il a fini par être rejeté par le boa. Mais ce dernier a trépassé des
blessures que le perroquet avait provoquées dans son estomac. Les savants
emmènent le boa pour le faire naturaliser. Désormais, il se trouve dans une
belle cage en verre où on peut l'admirer et lire sur un panneau : " On
voit ici l'unique BOA CANTOR connu au monde . Ce
reptile, de la classe des boas constrictors, appelés aussi boas empereurs, se
distingue des autres par les étranges harmonies qu' il
émet pendant sa lente digestion. " Suivent naturellement les noms des
illustres savants qui le découvrirent.
Marguerite
et la métaphysique, Virginie Lou,
illustrations de Marie Gard, 1996
(métaphysique, origine du monde, Dieu) Marguerite est une petite rate très
curieuse qui se pose toujours des questions sur tout : qui a fait les couleurs,
la mer, la terre, les rats ? Elle veut savoir la cause de tout. Personne ne
sait répondre de manière satisfaisante à ses questions. Alors, elle décide de
réfléchir toute seule et d'écrire un livre où elle notera les résultats de ses
réflexions. A force de se creuser la tête, elle trouve que c'est le Père Noël
qui est la cause de tout. Ensuite, elle découvre que ce sont les cloches (de
Pâques) qui sont la cause de tout ce qui provient des oeufs. Enfin, c'est Dieu
qui a créé les hommes pour assurer le confort des rats qui profitent de leurs
maisons et de leurs provisions. Ainsi le monde, créé par le Père Noël, les
cloches et Dieu, est parfait.
Une
vie de toutes les couleurs, Janine Teisson. illustrations de Thierry Desailly, 1998
(individu et société, conformisme) Martin Plastic vit dans un monde où, quand
on quitte l'enfance. il faut aller au grand magasin
s'acheter, suivant ses goûts et ses moyens, une Boîte de Vie, qui détermine la
vie que l'on aura. Mais Martin hésite tellement que le délai finit par être
dépassé et il se retrouve sans Boîte de Vie : SBA : Sans Billet d'Avenir. Pour
échapper aux brigades de l'Avenir qui obligent les SBA à avoir une Vie
standard, il se réfugie dans la maison et le jardin de sa grand-mère où il mène
une vie à sa manière, au milieu de la nature, rendant service aux autres. Il se
fabrique une fausse Boîte de Vie, si jolie que tous les voisins lui apportent
les leurs pour qu'il les embellisse. Il tombe amoureux d'une jeune fille qui
elle aussi a une fausse Boîte, pleine de jolies choses. Ils se marient et
attendent leur premier enfant : "Sanboîte
".
Peur
bleue chez les souris grises, Jo Hoestlandt, illustrations de Serge Ceccarelli (peur, peur de l'autre, égoïsme, exclusion) Les petites
souris grises mènent une vie confortable et agréable au pied d'une grosse
montagne. Un jour, s'échappe de la montagne une grosse fumée et elles entendent
une voix qui appelle au secours. Terrorisées, elles se cachent et se bouchent
les oreilles pour ne pas entendre les cris. Une de leurs compagnes plus
courageuse leur fait honte et arrive à les décider à aller voir ce qui se
passe. Elles découvrent la cause de leur terreur : une petite souris blanche,
perdue, qui vient d'un pays si pauvre qu'elle a voulu se sauver pour venir de l'autre
côté de la montagne en espérant trouver une vie meilleure. Les souris grises,
émues, l'adoptent et l'emmènent chez elles.
2) collection " Les albums
tendresse "
Des
albums qui se situent dans la tradition du l'album au sens premier du mot,
l'album amicorum, la " liste d'amis " du
XVIII° siècle) Une simple histoire d'amour, Piotr Wilkon,
illustrations de Josef Wilkon, 1997 (différence,
racisme) Bruno le léopard tombe amoureux de Lisa la panthère noire : amour
impossible, car tout les sépare, leur couleur, les préjugés de leurs familles.
Mais l 'amour sera plus fort que tout, Bruno et Lisa
se marieront et auront : un enfant jaune et noir et un enfant noir et jaune !
Illustrations particulièrement ravissantes.
II L'Ecole
des Loisirs, Pastel
Le
seigneur des vents, texte de Maggie Pearson, illustrations de Helen
Ong, 1996. (Liberté,
incarcération) Un homme capture un aigle royal pour le dresser à chasser à sa
place. Mais l'aigle refuse de se laisser dresser. L'homme, furieux, l'enferme
dans une cage et le laisse pendant des semaines et des
semaines. L'aigle devient triste et malade, ses plumes se ternissent, ses yeux
ne brillent plus comme avant. Un jour, la nièce de l'homme vient lui rendre
visite. Elle découvre l'aigle royal dans sa cage. Elle est triste de voir un si
bel oiseau dans un tel état. Elle le montre à son oncle qui a honte de ce qu'il
a fait. Il le relâche, mais lorsqu'il ouvre la cage, l'aigle ne s'envole pas,
il ne sait plus battre des ailes, il reste dans la cour et picore des graines avec
les poules. La petite fille et son oncle décident de le ramener chez lui. Ils
grimpent jusqu'au plus haut sommet et l'aigle se souvient, il respire l'air des
hauteurs, il déploie ses ailes et s'envole.
Flon-Flon et Musette, texte et
illustrations de Elzbiéta, 1993. (Guerre, amitié, séparation) Flon-Flon
et Musette sont deux amis lapins inséparables. Lorsqu'ils seront grands, Flon-Flon se mariera avec Musette. Mais un jour, la guerre
est là. Les deux lapins ne peuvent plus jouer ensemble, ils sont séparés par
une haie d'épines. La guerre dure très longtemps puis, enfin, elle s'arrête. Le
papa de Flon-Flon est de retour, un bras en écharpe,
une jambe en moins. Mais Flon-Flon comprend que la
guerre n'est pas morte, elle n'est qu'endormie, la haie d'épines est toujours
là. Malgré tout, les deux amis se retrouveront, Musette a fait un petit trou
dans la haie pour rejoindre Flon-Flon.
Eva
ou le pays des fleurs, texte de Rascal, illustrations de Louis Joos, 1994 (travail des enfants, misère) Eva, petite fille de 10 ans,
vend des fleurs la nuit dans une ville toute grise. Elle est orpheline, elle
vit avec Momo qui l'a recueillie et emmenée dans son pays. Elle doit travailler
pour pouvoir repartir dans son pays des fleurs, Momo le lui a promis. Mais elle
ne le croit plus depuis qu'il s'est acheté une belle voiture avec ses
économies. Un jour les gendarmes viennent arrêter Momo. Eva, après un geste
d'adieu, part pour son pays des fleurs.
Le
monde à l'envers, textes et
illustrations de Mano Ramos,
1995. (regard
d'autrui, différence) Rémi vit dans un monde où tout est à l'envers, même ses
parents ont la tête en bas. Le petit souriceau est très triste car ses
camarades se moquent de lui. Un beau jour, il décide de parcourir le monde pour
trouver des gens comme lui. Après un long périple, il rencontre enfin quelqu'un
qui a la tête à l'endroit. Lorsqu'il veut le rejoindre, il tombe et dans sa
chute le monde bascule. Il retourne parmi les siens, heureux d'être enfin dans
un monde où tout est à l'endroit.
Fanchon, Rascal, illustrations de Sophie , 1997 (identité,
authenticité, oser être soi) Fanchon est une petite lapine qui ne vit que pour
faire plaisir aux autres et faire ce qu'on attend d'elle. Si l'on n'attend
rien, elle n'est rien. Elle est très malheureuse de tous ces masques qu'elle se
croit obligée de porter. Un jour, elle les jette dans un grand feu et découvre
la lumière et la beauté.
Bibi, texte et illustrations de Elzbieta,
1998 (relation mère-enfant,
place dans la famille, identité, devenir grand, devenir soi) Bibi est le fils
d'une reine qui a quitté son roi. Il est donc le petit roi de sa maman qui lui
passe tous ses caprices, y compris celui de dormir avec elle dans son lit. Bibi
voudrait savoir voler comme les autres oiseaux, mais
sa maman a toujours peur qu'il se fasse mal. Il ne la quitte jamais et reste
petit. Mais un jour, il essaie de voler en cachette et comprend qu'il est
devenu grand.
Petit-Gris,
texte et illustrations de Elzbieta, 1995 (misère, injustice) Petit-Gris a
attrapé la pauvreté. Il est obligé de quitter sa maison avec ses parents. Des
gens riches veulent adopter Petit-Gris, mais ses
parents refusent. Ils arrivent à la mer et se fabriquent une île flottante. Les
chasseurs les poursuivent parce qu'ils n'ont pas de papiers. Avec une éponge
trouvée sur la plage, Petit-Gris efface les
chasseurs, la misère, la laideur.
III L'Ecole
des Loisirs
Je
voulais te dire, texte et
illustrations de Jennifer Dalrymple, 1998 (langage, incommunicabilité, solitude) Un petit garçon joue
à côté de son papa qui lit tout le temps le journal. Il voudrait lui parler,
lui dire plein de choses, mais lorsqu'il essaie, les mots restent bloqués dans
sa gorge. Alors il fuit, retrouver Meüle, son ami
imaginaire. Même en sa présence, le petit garçon reste très malheureux et lorsqu'il
veut l'expliquer à son ami, là aussi les mots restent bloqués dans sa gorge. Meüle comprend et tout doucement, met deux doigts dans la
bouche du petit garçon et tire un long ruban de papier où sont écrites toutes
les pensées de l'enfant. Celui-ci rentre chez lui et tend le papier à son papa
qui le lit et serre très fort le petit garçon dans ses bras.
Bonjour,
Madame la Mort, Pascal Teulade, illustrations de Jean-Claude Sarrazin, 1997 (vieillesse, mort) Une très vieille paysanne reçoit un jour
la visite de la Mort qui vient pour la prendre. Comme cette dame est sourde,
elle ne comprend pas ce que lui veut ce personnage et elle lui propose de
devenir son amie. Comme la Mort la trouve très sympathique, elle n'ose pas
refuser et s'installe chez elle. Elles vivent comme deux bonnes amies. Mais la
Mort doit partir, car on ne peut se passer d'elle dans le monde. Elle organise
une belle fête à la vieille dame pour son centième anniversaire, et, au petit
matin, la grand-mère ayant soufflé toutes ses bougiers,
annonce à la Mort qu'elle est prête ...
Mauvaise
caisse ! Texte et illustrations de Ole Konnecke, 1996 (rêve et réalité, imaginaire) Fred découvre une caisse
pleine de livres au grenier. Il les lit un par un et peu à peu il vit
l'histoire si intensément que les personnages envahissent sa chambre. Mais à la
lecture du dernier roman, au moment crucial de l'histoire, il lit : "
L'histoire s'arrêta parce que le petit garçon avait tout rêvé. " Fred est
furieux parce que tous les personnages disparaissent et qu'il se retrouve tout
seul avec cette histoire inachevée. Il donne un coup de pied dans la caisse en
disant : " De tous les trucs faciles, c'est vraiment celui-là le plus
tarte ! un rêve ! "
Le
secret, de Anaïs Vaugelade,
1996 (connaissance, passage du concret à
l'abstrait) Poule a un secret. Chat aimerait bien avoir un secret, lui aussi,
mais comment faire : il n'en a jamais vu, il ne sait pas comment c'est fait :
comment reconnaître quelque chose qu'on n'a jamais vu ? Chat part à la
recherche d'un secret. Mais il n'en trouve pas. Il rentre à la maison et Poule
lui dit : " J'étais très inquiète, où étais-tu ? " " Ah ! répond Chat, c'est mon secret ! "
Le
loup rouge, de Friedrich Karl
Waechter, 1998 (identité, liberté, mort)
Loup rouge est en réalité un petit chien. Mais un jour où il a été abandonné
par ses maîtres à cause de la guerre, il est recueilli et élevé par une louve.
Il devient donc un loup. Mais un autre jour, des chasseurs tuent sa mère louve.
Il est recueilli cette fois par une petite fille et redevient un chien ... A la
veille de mourir, il se repasse le film de sa vie et la trouve belle et bien
remplie. Un album étrange et poétique, qui interroge sur le sens de la vie et
de la mort.
Méchante, par Nadja, 1998 (méchanceté, gentillesse, violence) Paula a une poupée
qu'elle aime beaucoup, mais un jour de méchants garçons la lui cassent. Paula
est inconsolable. Pendant la nuit, une fée lui répare sa poupée et c'est bien
mieux qu'avant, car maintenant la poupée est vivante et parle. Seulement elle est
méchante et suggère à Paula toute sorte de méchancetés qui éloignent peu à peu
d'elle tous ses amis. Paula se retrouve seule. Heureusement, la poupée sera
désensorcelée et deviendra gentille, et Paula aussi.
Un
chat est un chat, de Grégoire Solotareff, 1997 (identité,
s'accepter soi-même) Narcisse est un chat qui n'est pas content d'être chat . Il essaie d'être loup, lion, chien ... mais cela ne
lui réussit pas du tout. Finalement, il comprend qu'il est très bien comme il
est et que c'est comme ça que ses amis le préfèrent.
IV Hachette Jeunesse
Alice
sourit, de Jeanne Willis et Tony
Ross, 1999 (différence, tolérance) Alice
est une petite fille qui fait tout comme les autres enfants : dessiner, faire
des grimaces, faire de la balançoire, nager, rire ... A chaque page, on voit
Alice dans ses différentes activités. Ce n'est qu'à la dernière page qu'on la
voit en entier, dans son fauteuil roulant. Un livre très fort et très beau.
V Gautier-Languereau
La
sagesse de Wombat, de Mickaël Morpurgo et Christian Birmingham,
1999 (la pensée et l'action) Wombat est un
petit animal qui ne sait faire que deux choses : creuser des trous et penser.
Les autres qui savent courir, sauter, grimper aux arbres, chasser ... se
moquent de lui. Mais le jour où la savane brûle, tout ce qu'ils savent ne leur
sert à rien. Par contre, Wombat, lui, réfléchit et pense qu'en creusant un
grand trou, tous les animaux pourront se mettre à l'abri du feu. Ainsi, il les
sauve tous. C'est bien utile de penser !
VI Milan
7
souris dans le noir, de ED Young,
1992 (connaisance,
sagesse) 7 souris font une étrange découverte : chacune de son côté cherche à
identifier la chose : pour l'une, c'est une corde, pour l'autre, une falaise,
pour une 3° un serpent ... En fait, il s'agit d'un éléphant, et c'est la
dernière souris, qui représente un peu toutes les autres, qui découvre la clé
de l'énigme en ne se contentant pas d'un fragment de la chose mystérieuse, mais
en l'explorant dans son entier. " Savoir est un peu mieux que rien, mais
le sage ne connaît que ce qu'il a vu en entier. "
VII Editions du Rouergue
Les
petits bonshommes sur le carreau,
Texte et illustrations d'Isabelle Simon et Olivier Douzou,
Editions du Rouergue, 1998. (Misère, exclusion
sociale) Un petit bonhomme est dessiné sur le carreau embué d'une fenêtre. Il
regarde au-dehors et voit des petits bonshommes dans le froid, couchés sur la
paille, dans la misère, côté verso. Le petit bonhomme est né sous une bonne
étoile, côté recto. De l'autre côté, du côté où il fait froid, les bonshommes
rêvent à une belle étoile, entre les poubelles, sur le pavé. Mais lorsque le
rideau de la fenêtre sera tiré, le petit bonhomme se retrouvera du côté où il
fait froid, côté verso.
VIII Casterman, Albums Duculot
Longtemps, texte de Claude Clément, illustrations de Jame's Prunier,
1997 (Mémoire, temps) Une vielle est posée
dans un coin de l'atelier, elle ne chante plus, elle ne joue plus, tout le
monde l'a oubliée depuis longtemps, sauf le luthier qui l'a fabriquée.
Autrefois, elle était de toutes les fêtes, mais les gens se sont lassés de sa
voix un peu fêlée, un peu usée, un peu grinçante, à demi fanée.Mais,
un jour, le luthier prend la vielle et se rend sur la place du marché. Il
commence à jouer et tout le monde se retourne, petits et grands, jeunes et
moins jeunes et ils se mettent à danser au son de la vielle, un peu usée, un
peu fanée.
Classement
par sujets
langage, communication |
L'étrange guerre des fourmis ;
Je voulais te dire |
esprit critique |
Le boa cantor |
métaphysique |
Marguerite et la métaphysique |
identité |
Une vie de toutes les couleurs
; Fanchon ; Bibi ; Le loup rouge ; Un chat est un chat |
relations sociales, autrui |
Une vie de toutes les couleurs
; Peur bleue chez les souris grises ; Une simple histoire d'amour ; Le monde
à l'envers ; Alice sourit |
violence |
L'étrange guerre des fourmis ;
Flon-Flon et Musette ; Méchante |
rêve et réalité |
Mauvaise caisse ! |
connaissance |
Le secret ; 7 souris dans le
noir |
la pensée et l'action |
La sagesse de Wombat |
le temps |
Longtemps |
l'exclusion sociale, la misère |
Petit-gris ; Eva et le pays
des fleurs ; Les petits bonshommes sur le carreau |
la liberté |
Le seigneur des vents |
la mort |
Bonjour, madame la Mort |