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Atelier de discussion philosophique pour enfants

Université populaire de Caen

Séance du mardi 6 mai 2003

 

 

 

Nous avons lu la deuxième partie du chapitre 12 du roman « Elfie », de Matthew LIPMAN.

 

Les enfants avaient souhaité, au cours d’une précédente séance, pouvoir aussi poser des questions qui ne seraient pas inspirées par la lecture. La cueillette de questions a donc comporté deux temps, un pour les questions inspirées par le texte, puis un autre pour les questions « libres ».

 

Voici la liste des questions proposées par les enfants :


a) Questions inspirées par le texte :

 

  1. Pourquoi certaines personnes ont-elles peur ?
  2. Pourquoi certaines personnes ne posent-elles jamais de questions ?
  3. Qu’est-ce que ça veut dire « penser clairement » ?
  4. Pourquoi crie-t-on quand quelqu’un entre en scène ?
  5. Pourquoi certaines personnes rigolent-elles lorsqu’une personne salue ?
  6. Pourquoi certaines personnes se réjouissent-elles d’un succès ?
  7. Pourquoi certaines personnes pensent-elles que ça va aller mal ?
  8. Existe-t-il plusieurs formes de sagesse ?
  9. Pourquoi parlons-nous quelquefois dans notre tête ?
  10.  Quels genres de questions peuvent être effrontées ?

 

b) Questions « libres » : 

 

  1. Comment prouver l’existence ou la non-existence d’un dieu ?
  2. Qu’est-ce que c’est, la mort ?
  3. Pourquoi donne-t-on raison à certaines personnes et pas à d’autres ?
  4. Pourquoi veut-on faire un métier et pas un autre ?
  5. Qu’est-ce que la réalité ?
  6. Pourquoi certains élèves sèchent-ils les cours ?
  7. Pourquoi a-t-on des goûts différents ?
  8. Pourquoi a-t-on besoin de parler avant de lever la main ?

 

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QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :

 

Pourquoi a-t-on des goûts différents ?

 

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Compte-rendu de la discussion :

 

Nous avons d’abord cherché des exemples de domaines dans lesquels on peut avoir des goûts différents. Nous avons trouvé l’alimentation, les jeux, les promenades, les matières scolaires, la musique. Lucie a indiqué aussi qu’on pouvait préférer certaines personnes à d’autres. Olivier a ensuite parlé des préférences en arts, et Jeanne dans le domaine des religions : on pratique telle religion parce qu’on préfère telle histoire sainte à telle autre. On peut aussi, d’après Lucie, avoir des préférences en ce qui concerne les objets, par exemple les stylos. Olivier lui a répliqué que certains préfèrent les tables, d’autres les chaises… Léa a dit qu’on pouvait aussi avoir des préférences dans les paysages : certains préfèrent la forêt, d’autres la ville etc. Pour Julien, on a toujours des goûts, des préférences, dans un grand nombre de domaines, et il faudrait beaucoup de temps pour les énumérer tous.

 

Gilles a alors fait remarquer que, dans les exemples, on avait beaucoup employé le mot « préférer ». Celui-ci est-il obligatoire ? Non, a dit Jeanne, pour exprimer ses goûts, on peut dire aussi : « je déteste », ou « j’aime ». La question était de savoir si les goûts pour une chose sont toujours liés à l’action de comparer avec autre chose. Il nous a semblé que même quand on dit « je déteste », ou « j’aime », la comparaison est implicite. Ca veut dire qu’on connaît, au moins, d’autres objets de la même catégorie. Quand on dit « j’aime la musique pop », c’est qu’on connaît d’autres styles de musiques qu’on aime moins.

Justement, Gilles a demandé si on pouvait faire des catégories (des sacs…) dans les différentes choses qu’on aime. Nous avons proposé de les classer en fonction des cinq sens, de la façon suivante :

 

    1. la vue : les paysages, les arts (peinture, sculpture)
    2. le goût : l’alimentation
    3. le toucher : les jeux, les promenades
    4. l’ouïe : la musique, les promenades
    5. l’odorat : les promenades, l’alimentation

 

On voit que certains goûts apparaissent dans différentes catégories, alors que d’autres (les préférences pour les personnes, les matières scolaires) ne peuvent pas être classées, ou difficilement. Julien a même dit que, dans la vue, on pouvait tout mettre.

 

En retournant la question de départ, nous nous sommes alors demandé pourquoi on a parfois les mêmes goûts. Olivier a parlé de l’influence de l’éducation, Lucie a parlé des goûts communs aux gens qui habitent le même pays. Julien a dit que c’est impossible d’avoir les mêmes goûts, mais Léa a dit que ça pouvait arriver pour des jumeaux. Le groupe a alors discuté pour savoir si les jumeaux avaient plus souvent les mêmes goûts que des frères et sœurs qui ne le seraient pas, sans parvenir à un accord. On a même trouvé un contre-exemple, des jumeaux qui ont des goûts très différents, ce qui prouverait que l’éducation n’est pas « déterminante ».

 

Estelle a dit que quelquefois, on n’a pas les mêmes goûts, par exemple les petits enfants n’aiment pas certaines choses que mangent leurs parents ou leurs grands frères, puis on s’habitue. Revenant sur le cas des jumeaux, Jeanne a alors indiqué que les jumeaux cherchent aussi parfois à marquer leurs différences, en ayant des goûts différents pour leurs vêtements, les sports qu’ils pratiquent etc. Ils font donc exprès de ne pas avoir les mêmes goûts.

 

Inversement, on peut avoir les mêmes goûts pour avoir plus d’amis, pour s’intégrer à un groupe. Dans les collèges, par exemple, on voit souvent des jeunes qui écoutent tous le même genre de musique, s’habillent tous de la même façon… Mais tous étaient d’accord pour dire que c’était mieux d’avoir des goûts différents, sinon « tout le monde est pareil » (Julien), « on ressemble à des robots » (Jeanne). En plus, quand on a des goûts différents, on peut apporter des choses nouvelles aux autres.

 

Olivier a insisté sur le comportement stéréotypé qu’il constate parmi les élèves de son collège, en disant par exemple que s’il disait qu’il vient à l’atelier philo, on se moquerait de lui…

 

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En prolongement de cette réflexion, on pourrait aborder la question suivante :

 

                                 Pourquoi y a-t-il des comportements stéréotypés ?

 

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Ont distribué la parole :

Pour la partie questionnement : Jeanne

Pour la partie vote : Julien

Pour la partie discussion : Léa

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