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Université populaire de Caen
Après « Elfie », utilisé au cours de la saison précédente, j’ai choisi pour cette année le roman « Kio et Augustine », de Matthew Lipman, comme texte déclencheur. Au cours de la séance précédente, les participants avaient souhaité pouvoir proposer des questions qui ne viendraient pas du texte, en plus de celles qui en viennent.
Nous avons mis en œuvre ce dispositif nouveau au cours de la séance de ce 2 décembre, qui a vu par ailleurs la visite furtive d’une équipe de TF1, venue surtout pour le cours de Michel Onfray, concomitant à l’atelier pour enfants.
Dix enfants et adolescents ont assisté à l’atelier. Ce nombre relativement important, et les possibilités nouvelles de questionnement, expliquent la grande quantité des questions proposées, 18 au total. Les voici :
Questions proposées à partir du texte :
Questions proposées sans référence au texte :
QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :
Compte-rendu de la
discussion :
Nous avons commencé par tenter de définir « croire » et « savoir » en nous demandant qu’elles pouvaient être les différences entre l’un et l’autre. D’emblée, le statut de la certitude, du rapport à la vérité ont été posés. Dans « savoir », il semble qu’il y a plus de certitudes que dans « croire ». Quand on croit, on n’est pas sûr
J’ai alors proposé de donner des exemples. Nous avons parlé de l’expression « Croire quelqu’un sur parole », en pensant que ce qu’il disait n’était pas nécessairement vrai. D’autres exemples, simplement évoqués, ont permis de distinguer deux façons de croire :
· croire quelqu’un, ce qui suppose qu’on a confiance en cette personne ;
· croire quelque chose, ou en quelque chose.
D’autres définitions ont alors été proposées : on croit parce qu’on espère que c’est vrai, sans être sûr ; ou encore, croire, c’est ce qu’on ne sait pas encore et savoir, c’est ce qu’on sait déjà. Dans ce cas, le passage de l’un à l’autre est juste une question de temps, le savoir arrivant après une vérification. Ce dernier aspect est repris plusieurs fois par Jules, qui insiste pour dire que le rapport à la vérité, c’est-à-dire, pour lui, aux choses vérifiées, est nécessaires pour définir le savoir.
Revenant à l’idée que la croyance est une étape préalable au savoir, Maïssane affirme qu’on est obligé de croire pour savoir. La non-certitude serait donc une étape avant le savoir : il faut croire quelque chose avant de le savoir. Léa n’est pas d’accord là-dessus : pour elle, si on n’apprend quelque chose comme une certitude, il n’y a pas de croyance préalable.
On évoque ensuite la question de la croyance en Dieu sous forme d’une question : les croyants ont-ils des certitudes ? Jules répond disant à nouveau que, pour lui, être sûr, c’est croire. Un savoir repose sur une vérification. Olivier se demande comment on peut sacrifier sa vie (il évoque le cas des moines, des sœurs des couvents…) sur une simple croyance, donc sans avoir de certitude. Mais les sœurs, les moines, ont probablement des certitudes personnelles. Justine voit dans ce sacrifice (qui n’en est pas un dans l’esprit des personnes concernées) une preuve de l’existence de Dieu.
Jules reprend la parole pour dire qu’on s’éloigne du sujet, et que le croyant ne peut pas apporter de preuves.
On revient donc à la question de départ. Une première réponse est apportée, disant que c’est mieux de savoir, car qui dit croire, dit doute. Mais Olivier estime lui qu’il est difficile de répondre aussi catégoriquement, car les définitions ne sont pas stables. Pour Justine, c’est pareil, en fait, croire ou savoir. On dit « Je sais » pour montrer des choses aux autres, pour montrer ses certitudes. C’est davantage une question de reconnaissance sociale. En fait, reprend Anne-Lise, on ne fait que croire qu’on sait. Pour la majorité du groupe, il semble bien que la croyance implique moins que le savoir, notre ego est moins mis à l’épreuve.
Olivier pose alors une nouvelle question : « Quand on dit ‘J’ai raison ‘, on sait ou on croit ? ». Eugénie dit qu’on affirme cela plutôt pour montrer que les autres ont tort, alors que Justine propose une échelle d’affirmation qui débuterait par croire, pour monter vers savoir et culminer dans le ‘J’ai raison’.
C’est Julien qui conclut en disant que tout cela peut être relativisé en songeant que, quoiqu’on affirme, on peut toujours être soupçonné de mensonge.
La possibilité de proposer des
questions sans rapport avec le texte semble satisfaire tout le monde. Elle est
donc maintenue.
A distribué la parole :
Prochaine séance, mardi 9 décembre, amphi Tocqueville, 18h-20h
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