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Université populaire de Caen
Cette
année, les compte-rendus de discussion ne seront pas systématiques.
J’indiquerai cependant, pour chaque séance, au minimum : le support
utilisé, la liste des questions proposées et celle qui aura été choisie pour la
discussion.
La semaine dernière, les enfants ont proposé que l’on se passe désormais
du texte. Le fonctionnement retenu par l’ensemble du groupe est le
suivant : les participants qui le désirent apportent un objet. Parmi ceux
qui sont proposés, on en choisit un. Les questions pourront soit être inspirées
de cet objet, soit être des questions « libres ». Ce fonctionnement
est adopté dès cette séance du 23 novembre.
Aujourd’hui, c’est un téléphone mobile qui a été choisi, après
avoir été proposé par Hugues.
Questions « libres » :
QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :
Pourquoi tombe-t-on amoureux ?
Pour Louis, être amoureux, c’est ressentir un plaisir pour une personne humaine, féminine ou masculine, selon notre genre. Hugues pense qu’il s’agit de ressentir des sentiments plus forts que l’amitié. Anne-Lise précise que pour elle, être amoureux c’est s’attacher à une personne au point d’avoir envie de passer tous les moments de sa vie avec elle, qu’ils soient bons ou mauvais, alors que certains repoussent l’idée de plaisir pour insister sur celle de sentiment.
Léa demande alors à Louis si, quand quelqu’un ressent un sentiment pour une personne du même sexe, il penserait que ça ne va pas. Louis répond qu’effectivement, pour certaines personnes c’est immoral, et qu’un des arguments mis en avant par ces gens c’est que, dans le cas de relations entre personnes du même sexe, on ne peut pas faire d’enfants.
Anne-Lise réagit à cela en précisant que cette façon de voir dépend des époques ; à Sparte, l’homosexualité était courante. Elle appelle à son aide Olivier, qui a suivi aussi des cours de grec avec elle. Olivier précise donc qu’à Sparte, on voulait faire des soldats ; donc les hommes étaient toujours ensemble. Les seuls moments où on réunissait hommes et femmes, c’était pour procréer, mais que c’était vécu comme une corvée. Continuant sur des remarques historiques, Léa dit qu’on a dû inventer l’amour, car à certaines époques, ça n’existait pas : les Vikings, par exemple, en avaient peur.
Louis dit alors qu’il y a plusieurs définitions à l’amour : on peut aimer le physique, l’apparence, ou alors l’intellect, les idées. Anne-Lise demande alors, à Louis et au groupe, s’il existe réellement deux sortes d’amours, si l’amour basé sur le physique, c’est vraiment de l’amour.
Louis note alors que certains sont rejetés, ils sont mis à part parce que leur physique ne convient pas. Pour Hugues, le physique joue un rôle, mais il n’est pas si important que ça. Cela dépend des personnes, certains sont plus sensibles à la beauté physique que d’autres.
Olivier donne une nouvelle orientation à la discussion, en demandant aux jeunes présents de prendre position par rapport à l’impossibilité d’une amitié garçon/fille. Hugues répond que lui a des amies filles, mais qu’il n’est pas amoureux d’elles. Julien témoigne de la même expérience. Léa ajoute que, si on pensait que l’amitié se transforme nécessairement en amour, on pourrait dire la même chose de deux filles qui sont souvent ensemble. Louis surenchérit en disant qu’il n’a presque que des amies filles, qu’il y a des qualités féminines qu’il apprécie, des sujets de conversations plus variés, tout en précisant que l’idée est répandue que les filles auraient des sujets de conversation « féminins » excluant le sport par exemple, ce qui serait aussi le cas des garçons, qui parlent souvent de foot. Hélène manifeste alors son désaccord : des filles parlent parfois de foot et les garçons ne considèrent pas tous les filles comme des femmes de ménage. D’ailleurs, dit Julien (le plus jeune des deux participants portant ce prénom), il y a des filles qui font du foot.
Olivier ajoute qu’il se méfie des généralités, des stéréotypes.
Julien « le Vieux » intervient alors : les filles se prennent souvent la main, dit-il, ce n’est pas pour autant qu’elles s’aiment d’amour. Or, les garçons ne font pas ça. Louis pense que c’est parce qu’ils sont coincés. Hugues affirme alors que l’amitié entre filles est plus profonde que l’amitié entre garçons, provoquant l’assentiment de Léa. L’idée du stéréotype, présentée comme une généralité émise sur certains types de personnes, est reprise à travers plusieurs exemples : le fait de se faire la bise entre garçons, par exemple, provoque parfois des quolibets du genre « C’est un truc de filles », ce qui serait un premier stéréotype. Anne-Lise pense la même chose de l’idée que l’amitié entre filles serait plus profonde que l’amitié entre garçons.
Insistant cependant, Julien « le Vieux » dit que, quand une fille a deux amis, une fille et un garçon qu’elle aime autant, elle dit plus facilement ses secrets à la première qu’au deuxième. Mais pour Olivier, tout ceci, c’est des généralités, qu’il rejette, parce qu’on ne peut pas savoir, qu’on ne peut pas se mettre dans la peau des autres. Pour Anne-Lise, il ne faut pas systématiser non plus. Les préférences ne seraient pas liées au sexe – le même, ou le sexe opposé – mais à des questions de temps, la préférence pouvant aller à celui ou celle que l’on connaît depuis le plus longtemps.
Louis reprend ensuite la parole : « Il y a des choses qu’on ne peut pas dire à une amie, mais qu’on peut dire à des garçons. » Hugues lui réplique alors : « Pour toi, dès que tu dis quelque chose à une fille, elle va nécessairement aller le répéter ? » Louis nuance alors en disant qu’il lui semble que certaines choses qu’on aurait à dire n’intéresseront pas les filles.
Léa lui demande alors s’il pense que les filles ne s’intéressent pas au tennis, par exemple. Louis répond que non, que c’est un stéréotype, mais il affirme que les garçons pensent cela le plus souvent. C’est donc une idée toute faite des garçons que les filles ne s’intéressent pas au sport.
On examine alors la question de savoir si nous tombons tous amoureux. Pour Louis, cela arrive à tout le monde, les célibataires n’ont pas trouvé l’âme sœur, mais ils peuvent tomber amoureux quand même, ou alors ils refusent catégoriquement d’aimer.
Pour Olivier, le fait d’être célibataire ne veut rien dire : il pense que le mariage n’est pas une preuve d’amour. Anne-Lise demande alors ce que c’est, l’âme sœur. Louis lui répond que c’est la personne qui nous ressemble le plus, dont on a le plus de chance de tomber amoureux. Hugues surenchérit en ajoutant que trouver l’âme sœur, c’est vraiment l’amour. Ce à quoi s’oppose Julien, pour qui on peut très bien tomber amoureux de quelqu’un qui aurait un caractère opposé. Mais Louis insiste en disant que, dans ce cas, ces personnes ont peu de chances d’aller jusqu’à la mort. Il ne pense pas que l’amour soit durable, par exemple, si on est opposé dans les idées politiques, l’un étant partisan de la démocratie, l’autre de la dictature. Mais Anne-Lise se demande si les différences empêchent vraiment de tomber amoureux, et si l’âme sœur existe pour tout le monde. Pour Hugues, c’est une question difficile. Léa le rejoint en disant que certaines personnes n’ont pas trouvé et ne trouveront jamais. Antoine pense quant à lui que, même si deux personnes n’ont pas les mêmes pensées, elles vont quand même pouvoir se marier. D’ailleurs, dit Julien, il y a aussi des mariages arrangés. Ce qui conforte l’idée d’Olivier que le mariage n’est pas une preuve d’amour. De plus, pour lui, l’âme sœur, ça ne veut rien dire. En écho, Hélène précise qu’autrefois il y avait des mariages arrangés, et que ça se fait encore dans certains pays… Poursuivant un autre fil, Hugues estime, comme Antoine, que les différences peuvent aussi être appréciées, précisément.
Les dernières prises de parole montrent que Louis ne semble pas convaincu par cela, alors qu’un certain accord, exprimé par Léa, semble se dégager sur le fait que le mariage n’est pas une preuve d’amour.
Ont distribué la parole :
Bilan de la séance :
La partie questionnement a été
jugée peu dynamique. Les enfants s’estiment collectivement responsables de
cela. Comment faire pour que ça aille mieux ? se demande-t-on. Il apparaît
important d’insister sur la concision des questions : si les questions
proposées sont courtes, on perd moins de temps à les dire, les écrire, etc.
Par ailleurs, le fonctionnement
adopté aujourd’hui (pas de recours au texte, apport et choix d’un objet par les
participants, possibilité de poser des questions inspirées par l’objet et des
questions libres) est reconduit.
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