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Atelier de discussion
philosophique pour enfants
Université populaire de Caen
Séance du mardi
18 novembre 2003
Après « Elfie », utilisé au cours de la saison précédente, j’ai choisi pour cette année le roman « Kio et Augustine », de Matthew Lipman, comme texte déclencheur.
Questions proposées par les enfants :
- Pourquoi raconte-t-on des histoires à quelqu’un ?
- Pourquoi nous attachons-nous à des animaux ?
- Pourquoi pleure-t-on ?
- Pourquoi dire qu’on n’a pas de maman ?
- Comment peut-on croire que notre histoire est arrivée à quelqu’un d’autre ?
- Les histoires des autres nous aident-elles à rêver ?
- Pourquoi rêve-t-on ? Peut-on savoir à l’avance de quoi on va rêver ?
- Pourquoi vouvoyons-nous certaines personnes et pas d’autres ?
QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :
Pourquoi
rêve-t-on ? Peut-on savoir à l’avance de quoi on va rêver ?
Compte-rendu de la
discussion :
Aude a dit d’emblée que, pour elle, le rêve, ce n’est pas bien, sans être vraiment capable de nous expliquer pourquoi. Maïssane était d’un avis contraire, disant que le rêve ça pouvait être « super ». Aude, à la question qui lui était posée de savoir si elle rêvait de choses agréables à répondu « Pas souvent ». Tous les autres, en revanche, se sont accordés à dire que ça peut être agréable, en précisant que ça dépend des circonstances de la vie. Pourrait-on alors distinguer rêve et cauchemar ? « Non, insiste Aude, les rêves ça commence bien et ça finit mal. » Il semble donc que le rêve évolue au cours de son déroulement.
Maïssane a ensuite évoqué les rêves à répétition. Plusieurs ont dit en faire, mais étaient d’accord aussi pour dire qu’ils ne sont pas systématiquement désagréables.
Pour Olivier, le rêve c’est souvent un mélange des événements qu’on a vécus les jours précédents. Valérie a ensuite posé la question de savoir si ça se passe le jour ou la nuit. Léa a dit que cela dépend si on dort pendant le jour ou pendant la nuit. Olivier a alors précisé la question en disant : « Les rêves apparaissent-ils quand on dort ou quand on est éveillé ? » A quoi Aude a répondu que le matin, parfois, quand on est vient juste de s’éveiller, on continue parfois son rêve.
Olivier a alors fait allusion au film « Matrix » qui pose la question de la réalité et illustrait bien, à son avis, notre discussion. Ce que nous considérons comme la réalité n’est-il pas en effet que le fruit de notre imagination ? De plus, si « quelqu’un » (mais qui ?) nous impose un rêve, cela signifie-t-il que nous sommes manipulés ? Léa a repris l’exemple du film en disant que si, en ce moment où nous parlions, c’était un rêve, alors, ce serait quand la réalité ? Comme réponse, Aude est revenue sur ces états où rêve et réalité se confondent.
Ces mélanges entre rêve et réalité apparaissent aussi quand, dans un rêve, on se dit qu’on doit se réveiller. C’est parfois un soulagement, parce qu’on était dans une situation pénible, parfois on le regrette. Un autre exemple de ces mélanges serait la sensation de « déjà vu ». On avance plusieurs explications à cette impression :
· la re-création de situations à partir d’éléments réels disparates ;
· une théorie de « mondes parallèles » ;
· de simples oublis.
Olivier, décidément très cinéphile (et émule de Raphaël Enthoven, qui avait consacré une de ses conférences de l’année dernière à ces deux films) fait alors référence au film « Vanilla Sky », où la limite entre rêve et réalité est, là encore, très confuse. La discussion tourne ensuite autour des différentes interprétations qu’on peut faire du film « Matrix ». Ceci nous conduit à une mise en abyme : dans ce film, il y a deux mondes qui se répondent, dont l’un, ayant toutes les apparences de la réalité, se révèle n’être qu’un rêve dans lequel on entretient les protagonistes. L’autre monde, bien plus sombre, est présenté dans le film comme le seul monde réel. Mais comment les héros du film peuvent-ils être absolument sûrs de la réalité de ce monde-là ?
A distribué la parole :
Pour la partie discussion : Maïssane
Prochaine séance, mardi 25 novembre, amphi Tocqueville, 18h-20h
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