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Université populaire de Caen
Comme les fois
précédentes, nous avons lu un chapitre du roman « Kio et Augustine »,
de Matthew Lipman. Les questions que les participants ont proposées ensuite
étaient soit inspirées par la lecture de ce chapitre, soit issues de leur
propre réflexion.
Les
voici :
Questions proposées à partir du texte :
Questions proposées sans référence au texte :
QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :
Compte-rendu de la
discussion :
Ecartant rapidement l’idée que le temps dont il est question puisse être celui lié à la météo, nous avons essayé de caractériser le temps dont nous parlions : était-ce le temps qui passe, qui s’écoule, le temps d’une vie ? Ou s’agissait-il d’un temps plus absolu ?
Plusieurs participants ont alors insisté sur la nécessité de se mettre d’accord. Mais faut-il que celui qui a posé la question retenue soit seul à définir les termes qu’elle contient, ou est-ce la question de tout le monde, ce qui impliquerait que la recherche soit collective ? Faut-il avoir recours au dictionnaire ?
Pour Olivier, la réponse est clairement non ! Il préfère connaître la définition de chacun, ce qui est sa conception de la philosophie… Léa renchérit en disant que si c’est celui qui propose qui décide, ça risque de limiter la discussion.
[Notons que ces discussions
sur la façon de procéder sont, bien sûr, éminemment intéressantes, car
induisant un regard distancié qu’on espère transférable. Faire, et se regarder
faire. Etre attentif à soi et aux autres, savoir passer du plan de l’action, de
la discussion, à celui de la réflexion sur l’action et la discussion…]
Nous avons alors essayé de réfléchir au début et à la fin du temps. La notion qui s’est dégagée serait celle qui opterait pour un début du temps, remontant au Big-bang, mais sans pouvoir indiquer une fin. Le temps serait donc infini dans un seul sens. Ce qui pose un autre problème : qu’y avait-il avant le Big-bang ? Cette « infinitude », même partielle, à rapprocher de celle de l’espace, semble inconcevable, voire génératrice d’inquiétude.
Revenant à des exemples plus quotidiens, Julien propose une définition de certains temps qui sont limités, quand un professeur donne une semaine pour faire un devoir. Un autre exemple pourrait être la vie, qui est aussi limitée par les deux bouts. Mais est-ce si sûr ?
Le temps est-il important ? Non, a répondu quelqu’un, parce que « on va tous y passer », c’est-à-dire mourir. Ce qui invite à vivre pleinement, à en profiter.
La discussion s’oriente alors sur l’analogie entre la vie et le rêve, thème déjà abordé dans de précédentes discussions : si on est tout le temps dans le rêve, c’est qu’il n’y a pas de vie, en fait. Un désaccord apparaît alors sur la question de savoir si on rêve toutes les nuits ou non. Aude dit qu’elle ne rêve pas certaines nuits. A quoi il lui est répondu : « Comment peux-tu en être sûre ? » Par ailleurs, n’oublions pas qu’on peut rêver la nuit, mais aussi faire des rêves éveillé, ou encore rêver dans le sens d’espérer.
Cette partie de la discussion concernant le rêve n’est-elle pas une digression ? se demandent certains. Les avis sont partagés, les uns pensant que ce n’est pas grave, qu’il doit y avoir un rapport puisque la discussion a pris cette orientation. D’autres estiment ennuyeux qu’on parle d’autre chose.
Revenant au sujet principal, l’une des participantes indique que la notion de temps est variable suivant les individus, que dix minutes peuvent être parfois plus intenses que deux heures. Le temps n’est donc pas seulement lié à une notion de durée, mais aussi de richesse.
Finalement, dit quelqu’un, on peut trouver un début à la question d’aujourd’hui, mais pas une fin. Ce qui provoque une question : « Ce serait quoi, le début ? » Peut-être quand on écrit la question, quand on commence la discussion. Considérant qu’il y a eu d’autres discussions avant, on pourrait alors dire qu’il y a eu plusieurs débuts, mais aucune fin…
En fin
de séance, je demande toujours si certains thèmes abordés mériteraient d’être
davantage développés dans une discussion spécifique. Aujourd’hui, trois thèmes
de ce genre ont été évoqués :
·
C’est quoi, la vie ;
c’est quoi, la mort ?
· Qu’est-ce que le rêve ?
· Que signifie prendre son temps ? perdre son temps ?
Autres
questions classiques : qu’avez-vous pensé de la discussion ?
Aimeriez-vous que nous apportions des changements au dispositif ?
Plusieurs
avis ont été échangés. Il semble que le temps imparti à la discussion soit trop
court. Peut-être, dans ce cas, pourrait-on se passer définitivement du
texte ? On propose aussi de partir d’autres supports, d’œuvres d’art par
exemple, y compris de peintures abstraites auxquelles un des participants a été
particulièrement sensibilisé lors d’un récent voyage en Allemagne. On pourrait
ainsi proposer aux participants de venir avec un objet (reproduction d’œuvre
d’art, ou autre…) pour le proposer comme point de départ du questionnement.
Mais
le temps manque pour vraiment examiner ces différentes propositions. L’idée que
ceux qui le souhaitent viennent avec un objet, ou avec leurs propres questions
est retenue. Pour ce qui est du sort réservé au texte, nous en discuterons au
début de la prochaine séance, le 6 janvier.
Ont distribué la parole :
Prochaine séance, mardi 6 janvier 2004, amphi Tocqueville, 18h-20h
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