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Atelier de pratiques philosophiques pour enfants

Université populaire de Caen

Séance du mardi 15 avril 2003

 

 

 

Nous avons lu la première partie du chapitre 12 du roman « Elfie », de Matthew LIPMAN.

 

Les enfants avaient souhaité, à la fin de la séance précédente, pouvoir aussi poser des questions qui ne seraient pas inspirées par la lecture. La cueillette de questions a donc comporté deux temps, un pour les questions inspirées par le texte, puis un autre pour les questions « libres ».

 

Voici la liste des questions proposées par les enfants :


a) Questions inspirées par le texte :

 

  1. Que veut dire « être sage » ?
  2. Pourquoi certaines personnes s’inquiètent-elles alors que d’autres leur disent de ne pas s’inquiéter ?
  3. Pourquoi sommes-nous inquiets lors de grands évènements ?
  4. Pourquoi certaines personnes regardent-elles par la serrure ?
  5. Y a-t-il des raisons suffisantes pour se battre ?
  6. Que veut dire l’expression « être malin » ?

 

b) Questions « libres » : 

 

  1. Pourquoi les héros gagnent-ils toujours ?
  2. Pourquoi certaines personnes veulent-elles faire un métier et pas un autre ?
  3. Pourquoi sommes-nous obligés de faire des choix ?
  4.  Pourquoi certaines personnes ne sont-elles pas attentives ?
  5.  Est-ce que les dieux existent ?
  6.  Pourquoi certaines personnes ont-elles besoin de tricher et d’autres non ?
  7.  Qu’est-ce que le rêve ?
  8.  Qu’est-ce que la mort ?

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QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :

 

Y a-t-il des raisons suffisantes pour se battre ?

 

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Compte-rendu de la discussion :

 

L’ensemble des participants a trouvé des raisons données pour se battre :

-         à la suite d’insultes

-         quand on n’a pas la même pensée

-         quand on est en désaccord

-         quand on ne s’aime pas

-         pour se venger, par exemple quand un élève a rapporté au directeur.

 

Lucie a dit que les garçons se battent sans raison, juste par ce qu’ils n’aiment pas telle personne. Olivier n’était pas d’accord, que ce n’était pas spécifiquement masculin. Théophile a dit en plaisantant que les garçons se donnent des coups de poings, alors que les filles mordent et se tirent les cheveux (Gilles lui a dit qu’il avait oublié une chose : elles griffent !) Tout le monde a ri…

Lucie a dit que ça pouvait être les deux qui se battent, les garçons et les filles qui sont des garçons manqués.

 

Julien a ajouté qu’on se bat quand on est énervé.

Pour Olivier, dans les guerres de religion, on se bat parce qu’on n’a pas la même pensée.

Et Estelle a ajouté une autre raison pour se battre : quand quelqu’un a triché.

 

En reprenant tous ces exemples et ce qu’avait dit Julien, Olivier a résumé en disant que si on se bat c’est qu’on est énervé.  Pour lui, cette explication n’était valable que pour les petits conflits, mais ne tenait plus si on parle des guerres.

Théophile a précisé que les guerres ont d’autres raisons : l’économie, la religion…

 

Trouvant une autre raison de se battre, Léa a cité le cas où un enfant essaie par exemple de voler le goûter d’un autre. Le groupe lui a dit qu’on parle alors de « rackett ». Olivier a insisté en disant que c’était encore de l’énervement.

 

Poursuivant son idée, Lucie a dit à nouveau que les garçons se battent plus que les filles. Olivier, toujours en désaccord, a dit que c’était les images associées aux uns et aux autres (les garçons bagarreurs, les filles pipelettes…) mais que ça ne correspond pas à la réalité puisqu’il y a des filles qui sont bagarreuses, par exemple. Lucie a fini par dire qu’elle était un peu d’accord, mais pas tout à fait. Théophile, lui pensait que les garçons sont peut-être plus violents mais, ensuite, c’est fini, ils ne font pas la tête longtemps, contrairement aux filles. Julien a ajouté que les garçons se battent pour des choses qui valent le coup.

 

Nous nous sommes alors demandé ce que c’est, se battre.

 

Léa nous a dit que c’est donner des coups de pied, de poing. Olivier a parlé d’affrontements physiques ou verbaux, avec des mots qui peuvent blesser. Pour Théophile, dans la guerre, il y a affrontement physique par personnes interposées : les chefs d’état ne sont pas d’accord, mais ce ne sont pas eux qui se battent directement.

 

Le groupe semblait d’accord pour dire qu’il y a des raisons qui sont suffisantes pour se battre, et d’autres qui ne le sont pas. On propose alors de noter les raisons pour déclencher les guerres, et de voir si elles sont suffisantes. Mais, on peut en trouver indéfiniment. Prenons un exemple, alors, la guerre en Irak. D’après Théophile, officiellement, c’était pour renverser Saddam Hussein alors qu’en fait c’est pour le pétrole.

 

En conclusion, Théophile a dit que dans certains cas, les raisons de se battre sont suffisantes parce que si on laisse faire, ça continue et c’est un cercle vicieux (dans le cas du rackett par exemple). Olivier a ajouté que pour les petits conflits, ça peut arriver d’avoir des raisons suffisantes mais c’est rare et on peut généralement régler les conflits autrement que par la violence.

 

Léa a trouvé qu’on avait trop parlé de la guerre en Irak et que ce n’est plus de la philosophie…

 

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En élargissant la réflexion aux questions qu’il serait intéressant de traiter une prochaine fois à partir de cette discussion, le groupe a proposé les directions suivantes :

1.    Pourquoi y a-t-il eu la guerre en Irak ?

2.    Pourquoi mettons-nous des images, des étiquettes, sur certaines catégories de personnes ?

 

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Ont distribué la parole :

Pour la partie questionnement : Camille

Pour la partie vote : Estelle

Pour la partie discussion : Eugénie

 

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Pendant les deux semaines à venir, l’Université Populaire est en vacances, comme toute l’Académie de Caen. Prochaine séance le mardi 6 mai.

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