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Atelier de discussion philosophique pour enfants et adolescents

Université populaire de Caen

 

Séance du mardi 15 mars 2005

 

 Cette année, les compte-rendus de discussion ne seront pas systématiques. J’indiquerai cependant, pour chaque séance, au minimum : le support utilisé, la liste des questions proposées et celle qui aura été choisie pour la discussion.

 

 

Le fonctionnement retenu par l’ensemble du groupe est le suivant : les participants qui le désirent apportent un objet, ou proposent un mot. Parmi ceux qui sont proposés, on en choisit un. Les questions pourront soit être inspirées de cet objet, soit être des questions « libres ».

Aujourd’hui, Hugues nous a proposé le mot « rire ».

 

 

Questions proposées à partir du mot « rire » :

1)     Pourquoi a-t-on besoin de rire ?

2)     A quoi sert le rire ?

3)     Pourquoi certaines choses ou situations nous font-elles rire ?

4)     Est-ce important de rire ?

5)     Pourquoi certaines personnes ne rient-elle pas ?

6)     Peut-on rire quand on est malheureux ?

7)     Le rire est-il symbole de bonheur ?

8)     Est-ce que le rire est un moyen d’expression ?

9)     Doit-on se forcer à rire ?

10)  Est-ce que certaines personnes rient plus que d’autres ?

11)  Est-ce que le rire rend intelligent ?

12)  Qu’est-ce que le bonheur ?

Questions « libres » :

13)  La danse, un art ou un sport ?

14)  Comment la nature existe-t-elle ?

15)  La conscience existe-t-elle vraiment ?

16)  L’intelligence est-elle innée ?

17)  A quoi sert la mode ?

 

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QUESTION RETENUE APRES LE VOTE : 

 

L’intelligence est-elle innée ?

 

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D’emblée, Antoine répond oui. Plusieurs participants manifestent leur accord. Léa demande pourquoi ils pensent cela. Granville fait juste on constat : « Il y a des enfants qui peuvent naitre intelligents »

Gabriel apporte une réponse plus nuancée, qu’il maintiendra tout au long de la séance : il pense que l’intelligence est partiellement innée, mais que, si on n’apprend rien, on ne peut pas être intelligent. A quoi Antoine rétorque qu’on apprend forcément des choses…

Hugues se demande néanmoins comment on pourrait être intelligent à la naissance. Gabriel lui répond qu’on peut en avoir une idée en regardant les personnes trisomiques : ils ne peuvent rien apprendre, on ne pourra jamais les changer. Mais Antoine affirme qu’ils peuvent tout de même apprendre des choses.

Pour Anne-Lise, l’intelligence, ce n’est pas le fait d’apprendre des choses, ça n’a rien à voir. C’est plutôt la capacité d’affronter les difficultés de la vie courante. Gabriel dit aussi qu’on peut être bête quand on nous a répété qu’on l’était, dans notre enfance.

Julien pense quant à lui que plus on devient grand, plus on devient intelligent, ce qu’Antoine ne partage pas. A une question de Granville, Léa répond qu’on est grand quand on est autonome ; vers vingt ans, ajoute Julien.

Revenant sur son idée de départ, Gabriel affirme qu’on peut être bête à sa naissance, mais que si on n’a plus envie d’être bête, on peut se mettre à apprendre dans les livres, à l’école… Hélène lui demande ce que c’est, être bête à la naissance. Il répond que le cerveau n’est pas très développé, qu’on est « mal formé dans la tête ». Mais pour Antoine, ce serait plutôt la définition d’un handicap car, pour lui, quand on est bête, ce n’est pas parce qu’on a un problème au cerveau, c’est parce qu’on ne réfléchit pas assez. Gabriel voit plutôt là deux sens : ne pas écouter, ne faire que jouer – ou avoir un « problème dans la tête ».

Anne-Lise insiste alors sur le rôle important des parents : quand on laisse les enfants réfléchir par eux-mêmes, ça peut les rendre intelligents. Elle concède toutefois que cela ne me permet pas de répondre à la question de départ.

Je demande alors si apprendre des choses peut rendre intelligent. Julien pense que oui, si on apprend plusieurs choses. « Lesquelles ? » demande Léa. Pas de réponse… Pour Hugues, l’intelligence, c’est réfléchir, comprendre, plus qu’apprendre.

Hélène dit alors que quand on nait, les infirmières font des tests : elles prennent le bébé par les mains, voient s’il met un pied devant l’autre, par exemple. Pour elle, c’est tout de même une forme d’intelligence. Gabriel dit alors qu’on peut devenir bête après ; car quand on grandit ça devient difficile, et on peut devenir moins intelligent. Antoine ajoute que, si on est dans une famille où on fait des choses peu intéressantes, même si on est intelligent à la naissance, on peut devenir bête

Hélène s’adresse alors à Gabriel : « Donc pour toi, l’intelligence n’est pas innée ? », à quoi Gabriel répond que ça peut être les deux.

Olivier lui demande alors ce que c’est qu’être retardé. Il répond que c’est l’état de quelqu’un qui fait des choses sans savoir ce qu’il fait. Hélène lui objecte que, dans ce cas, un bébé est retardé. Mais Gabriel affirme que nous on sommes est beaucoup plus intelligents que des nouveaux-nés.

S’ensuit une discussion basée sur des exemples pris par Granville et Julien sur d’une part, les critères comportementaux de l’intelligence (rapporter, embêter les autres…) et sur la possible évolution de celle-ci au cours de la vie.

Revenant sur l’idée plusieurs fois émise que l’intelligence serait liée de près à l’éducation, je demande alors quelle serait la meilleure… Léa répond qu’il est important que les enfants réfléchissent pas eux-mêmes. Julien dit que, en classe, ça devrait être des élèves qui posent des questions. Anne-Lise demande alors si quelqu’un qui ne serait pas allé à l’école pourrait l’être quand même. Revenant sur son idée, Léa dit que ceux qui ne sont jamais allé à l’école sont intelligents s’il ont su réfléchir par eux-mêmes. Ce qui semble poser problème à Julien car, alors comment peuvent-ils apprendre ? Olivier lui demande alors s’il est question d’apprendre ou de devenir intelligent, à quoi Julien répond que, pour lui, c’est pareil. Olivier, se basant sur ce qui est précisément en train de se passer dans la séance, dit qu’on n’a pas besoin de connaissance, et que pourtant, d’après lui, la discussion montre que nous sommes intelligents. Granville semble étonné de voir que, pour Olivier, apparemment, être intelligent, c’est seulement savoir réfléchir.

Hélène prend alors l’exemple (classique dans ce genre de débat…) d’un enfant qui serait élevé dans la savane, par des animaux. Pourrait-on penser qu’il est intelligent ? Gabriel pense que, si on est élevé dans la jungle, on peut devenir intelligent, mais que c’est mieux quand on est avec des adultes, ses parents, ou les enseignants. Olivier lui dit que, en conséquence, ce n’est pas inné ? Mais Gabriel persiste à dire que « C’est les deux », « Ca dépend de tout. »

Revenant sur une tentative de définition, Hugues dit que, pour lui, être intelligent c’est savoir réfléchir, avoir une sorte de bon comportement. Les grands philosophes, d’après lui,  étaient intelligents…Granville lui demande ce que ça veut dire « réfléchir intelligemment » ? Mais Hugues lui rétorque (malicieusement ?) qu’il devrait tenter de répondre lui-même à cette question, que ça ouvre des horizons nouveaux…

Antoine demande alors à  Gabriel si, pour lui, les gens qui ne vont pas à l’école sont sous-développés. Gabriel pense que, si on ne va pas à l’école, on peut se développer un peu, mais différemment. Ce que Léa radicalise en disant que, d’après ce raisonnement, si on ne va pas à l’école, on n’est pas intelligent. Hélène ajoute qu’alors, un enfant qui est dans la jungle ne peut pas apprendre tout seul. Et Olivier de surenchérir en disant que, en tenant ce genre de position, on affirme que si on n’a pas de parents, si on ne va pas à l’école, on est le plus bête du monde. Gabriel dit que oui, on est un peu plus bête que les autres, mais qu’on peut apprendre des choses tout seul.

Julien pense qu’il n’y a pas besoin d’aller à l’école pour etre intelligent, car il connait une fille bête qui a de très bonnes notes en français, ce qui ne l’empêche pas de « faire le guignol ». Gabriel objecte qu’on peut faire exprès de faire le guignol ; mais qu’avoir appris beaucoup de choses, ça, c’est être intelligent. Ce qu’Hélène relativise avec son exemple d’enfant qui vit dans la jungle. Car à l’école, on doit apprendre les math, le français, mais dans la jungle, on a juste besoin de savoir se nourrir…

 

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Le fonctionnement actuel convient à tous. Il est reconduit.

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Ont distribué la parole :

Pour la partie questionnement : Antoine (scripteur Olivier)

Pour la partie vote : Hugues

Pour la partie discussion : Léa

 

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