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Atelier de discussion philosophique pour enfants

Université populaire de Caen

Séance du mardi 13 janvier 2004

 

 

Au cours des précédentes séances, dans le cadre de ce dispositif que je souhaite évolutif, nous sommes arrivés à la décision suivante : à chaque séance, on utilisera un support, que ce soit un objet apporté par un des participants ou, à défaut, la suite du roman de Lipman. Les questions proposées ensuite pourront être soit inspirées par l’objet ou le texte, soit être des questions « libres ». Aujourd’hui, donc, en l’absence de support apporté par les enfants, nous avons lu un nouvel extrait de « Kio et Augustine ».

 

 

Questions proposées à partir du texte :

 

  1. Peut-on deviner les pensées des autres ?
  2. Pourquoi certaines personnes sont-elles mesquines ?
  3. Les marques d’affection sont-elles nécessaires dans la société ?
  4. Pourquoi certaines personnes sont-elles têtues ?
  5. Est-ce parce que l’on veut quelque chose que l’on peut le faire ?
  6. Comment se fait-il qu’on puisse changer d’humeur en très peu de temps ?

 

Questions proposées sans référence au texte :

 

  1. Peut-on vivre sans principes ?
  2. Pourquoi certaines personnes se laissent-elles avoir par la mode ?
  3. Peut-on connaître quelque chose qu’on n’ait jamais vu ?
  4. Comment le courage s’exprime-t-il ?
  5. Pourquoi les adultes dominent-ils les enfants ?
  6. Se doit-on d’être toujours honnête ?
  7. Que pensent les animaux ?
  8. Est-ce que les animaux pensent ?
  9. Le hasard est-il une invention humaine ?
  10.  Pourquoi certaines personnes sont-elles superstitieuses ?
  11.  Pourquoi certaines personnes sont-elles stupides ?

 

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QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :

 

Pourquoi certaines personnes se laissent-elles avoir par la mode ?

 

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Compte-rendu de la discussion :

 

Première question soulevée, c’est quoi, la mode ? On évoque des choses fabriquées, des vêtements, … comme les survêtements de marque, mais aussi ce qu’on écoute comme musique, la façon d’être, de penser… la façon de faire les choses. Mais, pour certains, qu’est-ce que la façon de penser a à voir avec la mode ? Autrefois, par exemple, on pensait que les Noirs étaient des gens inférieurs. Peut-on appeler ça une mode ?

 Les adolescents semblent être plus sensibles à la mode que les adultes, ils sont tous habillés pareil. Les garçons ont tous les mêmes vêtements, et quand on n’est pas à la mode, on est rejeté. Mais, dit Julien, quand on est tous pareils, on n’a plus de personnalité. De plus, ces marques ont comme inconvénient que, à article égal, à qualité égale, le fait d’avoir cette marque multiplie le prix de façon astronomique. De plus, on détourne la fonction première des vêtements puisqu’on montre, on découvre (ses chaussettes, son ventre, dans le cas d’un piercing…) alors que les vêtements ont plutôt comme fonction de protéger, se couvrir.

Faut-il donc voir dans ces comportements un manque de maturité ? Ou, au contraire, un choix stratégique, justement pour ne pas être rejeté ?

Reprenant ce que disait Julien, Olivier ajoute que, si on est tous pareils, on n’a plus d’identité, comme en URSS ou en Allemagne, à l’époque du Nazisme. Ce qui est curieux, c’est qu’on reproduit la même chose en suivant la mode à la lettre, sans qu’il y ait un chef pour nous y contraindre.

Maïssane semble en désaccord sur ce point, puisqu’elle dit que c’est seulement les vêtements qui sont pareils. A l’intérieur, les gens sont peut-être quand même différents.

Anne-Lise insiste sur le cas des stars, des vedettes de la chanson, comme Britney Spears, qui  servent de modèle.

Pour Léa, suivre les modes, c’est gâcher sa vie, et Anne-Lise surenchérit, en disant que c’est « cacher » sa vie, se cacher soi-même, parce qu’on a peur.

Revenant sur les paroles de Maïssane, Olivier dit que, pour lui, la mode est une uniformisation. Selon lui, au départ, il existe un noyau de personnes qui lancent la mode, puis cela se propage ; mais certains, dans ces groupes, finissent par avoir les mêmes pensées. Ce qui les différencie seulement, poursuit Jasza, c’est les raisons pour lesquelles elles se conduisent ainsi. Au cours d’une série d’échanges, on finit par en distinguer trois :

·        la stratégie ;

·        la peur ;

·        l’adhésion véritable.

On discute cependant pour savoir si les deux premières n’en font pas une seule, dans la mesure où, si on agit par stratégie, c’est qu’on craint d’être rejeté, de perdre ses amis. A quoi Anne-Lise rétorque que des amis qui jugent sur l’apparence physique n’en sont pas vraiment. Dans la foulée, elle propose de cerner divers types d’adhésion à la mode :

·        les pétasses (qui peuvent être des garçons, ce terme étant proposé faute de mieux), qui font de coquetterie vestimentaire, surtout pour le (se) montrer ;

·        les sportifs, ou skatteurs, qui réunissent tous les accessoires de type survet, jogging, etc.

Il semble aussi, pour continuer dans les typologies, qu’on puisse distinguer les adhésions à la mode qui s’expriment dans les vêtements, de celles qui concernent seulement les accessoires, comme les cartables ou les trousses.

On termine sur une note plus « politique », en nous demandant qui impose ces façons de s’habiller. Est-ce la société ? Mais c’est qui, la société ? Nous tous ? Pour reprendre la métaphore avec les régimes totalitaires, on définit une forme de résistance : si une personne ose se lever contre la mode, elle pourra peut-être en entrainer d’autres…

Julien a le mot de la fin, en disant que le monde ne se divise pas en personnes qui suivent la mode et d’autres qui ne la suivraient pas. C’est plus une question de degré…

 

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En fin de séance, plusieurs thèmes ont été proposés, suite à cette discussion, comme pouvant éventuellement en constituer un approfondissement :

·        Qu’est-ce que la personnalité ? Est-ce que tout le monde a la même ?

·        Qui sont les vrais amis ?

·        Les autres formes de modes.

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A distribué la parole :

Pour la partie vote : Léa

Pour la partie discussion : Léa

 

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Prochaine séance, mardi 20 janvier 2004, amphi Tocqueville, 18h-20h

 

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