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Atelier de discussion philosophique pour enfants et adolescents

 Université populaire de Caen

 

Séance du mardi 11 mai 2004

 

 

Le point de départ fut constitué par un tube de gloss, maquillage à lèvres liquide produisant un effet brillant. Conformément aux décisions prises précédemment, les enfants purent proposer soit des questions inspirées par cet objet, soit d’autres, librement inventées.

 

Questions proposées à partir du tube de maquillage :

  1. Qu’est-ce que la beauté ?
  2. Pourquoi doit-on mettre du maquillage ?
  3. Pourquoi les filles ont-elles besoin de se maquiller ?
  4. Pourquoi certains hommes aiment-ils se maquiller ?
  5. Pourquoi utilise-t-on des mots anglais ?
  6. Pourquoi aimons-nous certaines odeurs et pas d’autres ?

Questions proposées sans support :

 

  1. Pourquoi certaines personnes sont-elles égoïstes ?
  2. Pourquoi fait-on des blagues sur les blondes ?
  3. Pourquoi certaines personnes sont-elles avares ?
  4. L’amitié fille-garçon est-elle difficile ?
  5. Pourquoi certaines personnes charrient-elles les autres ?
  6. Pourquoi doit-on être jaloux ?
  7. Pourquoi certaines personnes sont-elles racistes ?
  8. Qu’est-ce qu’exprime le rire ?
  9. Pourquoi a-t-on de la pudeur ?
  10. Pourquoi l’art moderne est-il tant méprisé ?
  11. Pourquoi certaines personnes disent-elles que le sport ne sert à rien ?
  12. Est-ce qu’être strict est une bonne chose ?
  13. Pourquoi certains sports sont-ils moins médiatisés que d’autres ?
  14. Pourquoi dit-on que les enfants prennent exemple sur leurs parents ?
  15. Pourquoi certaines personnes aiment-elles bronzer ?

 

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QUESTION RETENUE APRES LE VOTE : 

 

L’amitié fille/garçon est-elle difficile ?

 

A nouveau, les enfants ont choisi de ne pas avoir recours aux « sous-questions ».

 

Léa entama la discussion en disant que ça dépend de la fille et du garçon. Virginie précisa que ça dépend des personnes : il y en a qui s’entendent mieux avec les garçons qu’avec les filles.

Pour Anne-Lise, ce genre d’amitié n’est pas forcément difficile parce que certaines filles apprécient la présence des garçons, (à titre amical, insista-t-elle pour répondre aux sourires…). Elle dit qu’elle-même aime ce genre de relations parce qu’elle ne supporte pas les filles de son age. Elle prit d’ailleurs l’exemple de la relation entre elle et Olivier (qui est un camarade de collège). Appuyant dans le même sens, Virginie prit l’exemple d’une fille qui serait élevée, qui grandit avec deux frères : elle s’entendra mieux avec des garçons, elle aura plus de complicité avec eux. Julien estima quant à lui que l’amitié, c’est plus difficile quand on vieillit. A l’inverse, semble-t-il, Hugues dit que, dans les classes de 5ème et de 6ème, les groupes sont séparés dans la cour : filles d’un côté, garçons de l’autre, et qu’on ne voit plus ça dans les classes d’élèves plus âgés. Sur quoi Olivier marqua sa surprise, et Hélène son désaccord : elle a constaté qu’il y a toujours une ou deux filles dans les groupes de garçons. Virginie dit alors qu’une fille peut trainer avec un groupe de garçons. C’est peut-être parce qu’elle se sent plus proche d’eux, comme elle l’avait expliqué.

Rires et sourires avaient fusé pendant toute cette première partie de la discussion. C’est pourquoi, peut-être, répondant sans le savoir à l’ambiance qui avait régné pendant notre réunion de l’après-midi, Anne-Lise assura qu’on aurait mieux fait de choisir la question « Qu’est-ce qu’exprime le rire ? »

Je demandai malgré tout qu’on revienne sur la différence que l’âge peut induire dans cette question de l’amitié homme-femme. Les avis furent partagés, certains pensant que c’est plus facile pour de jeunes enfants de se lier d’amitié avec quelqu’un du sexe opposé, d’autres pensant le contraire. Il semble par exemple que les remarques ou les réflexions désobligeantes qui sont courantes quand une fille est souvent avec un garçon (ou l’inverse) soient un frein, ainsi que le fait que persiste longtemps l’habitude de former des groupes non mixtes. Nous avons aussi discuté pour savoir à quel âge ces comportements évoluaient. La question de la concurrence entre filles, ou entre garçons, fut aussi évoquée. A nouveau, comme dans les précédentes discussions, on évoqua l’importance de la maturité, dont le degré varie d’un individu à l’autre, à âge égal. Plusieurs pensèrent que le passage au lycée représentait une étape importante, quelque chose comme la sortie définitive des comportements de l’enfance. D’après Anne-Lise, l’ambiance est différente, les filles sont plus libres, on ne fait plus de remarques du genre « ils sont amoureux » dès qu’une fille est avec un garçon. A ce moment, dit Léa, on peut voir des groupes de garçons et des groupes de filles qui se réunissent en un seul groupe.

Les remarques désobligeantes vinrent alors au cœur de la discussion. Peut-on se moquer de l’avis des autres ? Oui, sembla dire Hugues, même si, d’après un exemple apporté par Olivier, ce n’est pas si facile que cela : il évoqua une personne plus âgée que lui à qui quelqu’un venait de faire une réflexion. Et de toute évidence, ça lui faisait quelque chose qu’on lui ait dit cela. Sur quoi Hugues renchérit en estimant que, bien qu’on se le dise, on a parfois du mal à se détacher de l’avis des autres. Anne-Lise nuança cela. Les réactions des autres, ce qu’ils peuvent penser d’elle, elle s’en moque un peu, grâce en particulier aux relations d’amitié qu’elle a  avec des personnes plus âgées, qui ont autour de vingt ans. C’est même grâce à eux, nous dit-elle, qu’elle supporte encore le collège. Dans cette lignée, Hugues estima qu’il y a des copains dans sa classe, qui lui paraissent être de vrais gamins, par rapport à ce qu’on devrait être en Quatrième.

Anne-Lise, revenant sur le début de la discussion, où elle affirmait que l’amitié fille-garçon c’était facile, concéda que, parfois, ce n’est pas si simple, quand une fille a affaire à un joli garçon. Elle est attirée par le physique, mais ensuite, en connaissant mieux le garçon, elle se rend compte que ce n’était que de l’amitié…

 

 Ce furent les dernières paroles prononcées dans l’atelier pour cette deuxième saison d’existence. Nous voulions aller marquer notre présence à la fin du cours de Michel, mais il se termina dix minutes plus tôt que d’habitude, et la foule refluait déjà dans les escaliers alors que nous n’avions pas encore quitté notre salle…

 

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Ont distribué la parole :

Pour la partie questionnement : Anne-Lise

Pour la partie vote : Léa

Pour la partie discussion : Olivier

 

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