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Atelier de discussion philosophique pour enfants et adolescents

Université populaire de Caen

 

Séance du mardi 11 janvier 2005

 

 Cette année, les compte-rendus de discussion ne seront pas systématiques. J’indiquerai cependant, pour chaque séance, au minimum : le support utilisé, la liste des questions proposées et celle qui aura été choisie pour la discussion.

 

 

Le fonctionnement retenu par l’ensemble du groupe est le suivant : les participants qui le désirent apportent un objet, ou proposent un mot. Parmi ceux qui sont proposés, on en choisit un. Les questions pourront soit être inspirées de cet objet, soit être des questions « libres ».

Aujourd’hui, Léa nous a proposé le mot « tsunami », accepté par tous.

 

 

Questions proposées à partir du mot :

 

1)     Aurait-on pu empêcher le tsunami ?

2)     A quoi servent les mots ?

3)     Quelle est la plus puissante force naturelle sur terre ?

4)     Pourquoi donne-t-on plusieurs noms à la même chose ?

5)     A part le soleil, qu’est-ce qui pourrait provoquer la destruction de la terre ?

6)     Pourquoi a t’on peur du tsunami ?

7)     Pourrait-on donner autre chose que de l’argent pour aider les pays touchés ?

8)     Comment les dinosaures ont-ils disparu ?

9)     Les miracles existent-ils ?

10)  Peut-on éviter les catastrophes naturelles ?

11)  Pourquoi tout le monde se sent-il concerné par les catastrophes ?

 

Questions « libres » :

 

12)  Pourquoi certaines personnes friment-elles beaucoup ?

13)  Qu’est-ce que le bonheur ?

14)  A quoi servent l’orthographe, la grammaire, etc. ? 

15)  Est-ce ridicule pour les garçons de s’habiller en rose ?

16)  Pourquoi certains parents ne veulent-ils pas acheter des jouets de filles à leurs garçons ?

17)  Qu’est-ce que le beau ?

 

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QUESTION RETENUE APRES LE VOTE : 

 

Aurait-on pu empêcher le tsunami ?

 

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Louis commence par dire que personne n’aurait pu empêcher le tsunami, car c’est la force la plus forte qui existe sur terre. Le séisme a provoqué la vague, donc. On ne pouvait empêcher le séisme, donc pas la vague non plus.

Pour Léa, cette catastrophe est une preuve que Dieu n’existe pas. Les habitants de ces pays-là n’ont rien fait. Il ne devrait pas être la pour faire régner le malheur. Julien qui dit ne pas être chrétien, est en désaccord. Il affirme que d’autres seraient choqués de ces paroles. Si on suivait ce raisonnement, on pourrait aussi dire que Dieu pourrait éviter la mort, les feux, les accidents, etc. Mais pour Léa, le fait que toutes ces choses arrivent montre qu’il n’existe pas. La mort dès le plus jeune age, personne ne la mérite… Louis confirme d’autres épisodes extraits de la Bible : Dieu a déjà puni les hommes parce qu’il ont adoré le veau d’or par exemple, en les empêchant de pénétrer sur la terre promise. Mais il peut avoir ses raisons. Léa pense que, du fait que c’est dans la Bible, justement comment peut-on être sûr que ça a vraiment existé ? Hugues revient sur la lecture du compte-rendu du 7 décembre 2004 (« Les religions servent-elles à quelque chose ? »)  où le même Louis, sur une thématique proche, disait que « c’est peut-être un type un peu malade qui a inventé Dieu un jour ». Pour Hugues, cette invention a plutôt eu lieu petit à petit, et pas de façon soudaine. Revenant sur les propos de Léa, Julien objecte que les Chrétiens pourraient dire que certains indiens ont péché, donc Dieu leur a envoyé une vague pour les punir. Mais Léa persiste à dire que ça ne peut pas concerner toute la population d’un pays.

Louis voit plutôt là une manifestation du hasard : des Français ont aussi été touchés. Mais Hugues conteste. Pour lui, on ne peut pas parler de hasard, parce qu’il y a là un point de subduction. Retournant cet argument, Louis affirme que le hasard est en cause, puisqu’il existe d’autres points de subduction. Selon lui, ça aurait donc pu arriver n’importe où. Mais c’est précisément ce « n’importe où » gêne Hugues. Selon lui, il faudrait dire « partout où il y a des failles ». Mais Julien pense qu’un tsunami pourrait arriver en Antarctique à cause d’un iceberg qui tomberait dans la mer… Les autres participants contestent, en demandant à Julien où il a appris cela.

Hélène dit alors que, dans la région du Japon, ça arrive très fréquemment les tsunamis, et même aux Etats-Unis, où il y a eu quelques morts. Mais Louis précise qu’il n’y a jamais eu de telles catastrophes au Japon, appuyé par Léa qui ajoute qu’au Japon, ça devait être beaucoup moins grave : elle a vu des photos de satellites, prises avant et après la catastrophe du 26 décembre, où on constatai les ravages : toutes les maisons détruites, etc.

De plus, dit Julien, l l’Inde est en voie de développement, contrairement au Japon.

Pour Hélène, on aurait dû envoyer l’argent qu’on récolte actuellement AVANT le tsunami, pour protéger les personnes, plutôt que de donner maintenant… Par ailleurs, pour Louis, l’Inde n’est pas un pays en voie de développement : des gens vivent encore dans la rue. Mais il est d’accord sur l’idée d‘aider les pays avant la catastrophe.

A partir de ce moment, deux discussions se déroulent sur des thèmes liés : déterminer quels critères permettent de dire qu’un pays est en voie de développement, et s’interroger sur les façons de diminuer les risques liés aux tsunamis.

Revenant sur les critères permettant de déterminer si un pays est ou non en voie de développement, et contestant celui avancé par Louis, Julien indique qu’en France aussi, il y a des gens qui vivent dans la rue. Mais, répond Louis, la situation est différente… Hélène dit qu’on peut considérer qu’ils sont en voie de développement puisqu’ils ont développé le tourisme. Léa suppose que, malgré ce que dit Louis, les choses ont changé en Inde. Sur quoi celui-ci renchérit qu’il faut encore faire bouillir l’eau par peur des maladies. Hugues objecte alors qu’un minimum de richesse du pays est nécessaire pour assurer l’eau potable à tous. Louis relève des contradictions dans les paroles de Julien, qui semble ne pas en convenir. Hélène pense que la France est développée grâce à son appartenance à une union, ce qui n’est pas le cas de l’Inde. Mais les autres pays de l’Union sont-ils d’un si grand secours ? On insiste aussi sur les énormes différences en terme de nombre d’habitants. L’inde, à elle seule, est plus peuplée que l’Union Européenne. Hélène n’en démord pas et dit que nous appartenons à une mégapole incluse dans une union. L’Inde est seule… Julien revient sur la population indienne. Pour lui, si les enfants sont si nombreux, c’est pour qu’ils soient très tôt envoyé au travail. D’ailleurs, note Hugues, quand on voit « made in Japan », ou autres, les objets sont souvent fabriqués par des enfants. Il n’y a pas vraiment de droits de l’enfant. Par exemple, les chaussures de sport sont souvent fabriquées dans ces conditions.

A propos du tsunami, les paroles échangées font état d’une certaine impuissance, d’interrogations sur la possibilité d’arrêter ou de réduire un raz-de-marée : une digue ? mais de quelle taille ? On se demande aussi si on n’aurait pas pu éviter un tel bilan : les animaux se sont enfuis par exemple, dit Maïssane. D’ailleurs, ajoute Hélène, un guide qui utilise un éléphant l’a vu partir dix minutes avant le tsunami. Il a tenté de le rattraper, et c’est ce qui lui a sauvé la vie… Mais, conclut Louis, on ne peut pas faire un indice de ce genre de comportement animal.

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Le fonctionnement actuel convient à tous. Il est reconduit.

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Ont distribué la parole :

Pour la partie questionnement : Antoine

Pour la partie vote : Hugues

Pour la partie discussion : Victoire

 

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