Philosophes en herbe : Accueil – Actualités – Tours – Caen – Joué-les-Tours – Liens – Bibliographie – Contact

Atelier de discussion philosophique pour enfants et adolescents

Université populaire de Caen

Séance du mardi 4 mai 2004

Le point de départ fut constitué par la reproduction d’une toile de Piet Mondrian, que j’avais apportée.

Conformément aux décisions prises précédemment, les enfants purent proposer soit des questions inspirées par cette reproduction, soit d’autres, librement inventées.

Questions proposées à partir de l’œuvre d’art :

Le dessin peut-il permettre de tout exprimer ?
Qu’est-ce que la beauté ?
La beauté de l’art est-elle dans le regard ?
Pourquoi la réussite nous vient-elle parfois avec la facilité ?
L’art est-il une façon de faire notre propre monde ?
Peut-on, rien qu’en regardant la peinture, essayer de dire ce que le peintre a voulu exprimer ?
Pourquoi des artistes qui peignent des choses que beaucoup de gens réussiraient à peindre ont-ils autant de succès ?
Sommes-nous tous des artistes ?
Le dessin peut-il nous révéler ce que pense notre inconscient ?
Pourquoi l’art ne nous fait-il pas penser à chacun la même chose ?

Questions proposées sans support :

Pourquoi certaines personnes sont-elles égoïstes ?
Pourquoi est-on si fasciné par le monde virtuel ?
Pourquoi certaines personnes sont-elles racistes ?
La violence est-elle nécessaire pour résoudre certains problèmes ?
Pourquoi certaines personnes sont-elles obligées de se venger ?
Pourquoi certaines personnes jalouses nous envoient-elles des injures ?
Pourquoi certaines personnes ses sentent-elles obligées de charrier les autres ?
Pourquoi certaines personnes, pour se venger, utilisent-elles la violence et les injures ?
Pourquoi préférons-nous certaines personnes ?
Pourquoi pensons-nous, quand nous avons un complexe, que tout le monde en parle ?
Qu’est-ce que la passion ?
Pourquoi certaines personnes appliquent-elles la polygamie ?

QUESTION RETENUE APRES LE VOTE :

Pourquoi préférons-nous certaines personnes ?

Le groupe, un peu différent de celui de la semaine précédente, a choisi de travailler à nouveau à partir de « sous-questions ».

Pour Léa, préférer, ça veut dire qu’on aime mieux quelque chose que quelque chose d’autre, on aime mieux une chose et moins les autres. Julien ajouta que préférer est synonyme de aimer. Virginie commença une phrase, disant qu’elle était d’accord, tout en précisant que ça ne veut pas dire qu’aimer… Elle se révisa alors, et s’arrêta là.

Léa poursuivit en disant que ce n’est pas forcément aimer, complétée par Hugues qui pense que ça peut être le contraire : si on déteste plusieurs choses, on a une préférence pour celle qu’on déteste le moins.

Pour Virginie, on a tous des préférences, par exemple on peut préférer certaines personnes par rapport à d’autres ou, comme ajouta, Julien préférer ses amis à ses copains. Virginie se montra en accord, tout en nuançant : « Quand on se fâche avec sa meilleur amie, on ne va plus l’aimer comme avant. » Pour Julien, cependant, ceci ne s’applique pas à certaines personnes, car il y en a qui ne se disputent jamais. Désaccord de Virginie, qui pense que même les meilleurs amis peuvent se fâcher. Pour elle, on n’a pas de meilleur amie, il s’agit plutôt d’une comparaison entre les gens. Hélène rebondit là-dessus. Pour elle, on peut avoir un meilleur ami ; alors les autres sont des amis, mais un peu moins. Elle termina sa prise de parole en disant qu’elle n’avait pas bien compris ce que Virginie avait dit. Julien poursuivit en manifestant aussi son désaccord. Pour lui, on aime mieux les gens qu’on connaît depuis longtemps.

Léa estima alors qu’on s’écartait du sujet du jour, ce qui ne fut pas l’avis d’Hélène.

Virginie précisa alors son propos concernant le fait qu’on n’a pas de meilleur ami. Pour elle, ce n’est pas une vérité générale, mais, simplement ce n’est pas son cas.

L’absence d’amis peut aussi être causée par une maladie, par la timidité analysèrent d’autres participants. Et, même dans ce cas, on a toujours son entourage familial, comme aide. Donc la personne en question peut être néanmoins quelqu’un à qui on tient beaucoup. Pour Hugues, cependant, la famille et les amis, ce n’est pas pareil.

Une discussion s’ensuivit sur les critères permettant de déterminer ce qu’est un vrai ami. Un accord se dégagea pour dire que l’amitié réelle est rare, et liée à des questions de confiance. Le vrai ami est un confident, dont on est sûr qu’il ne divulguera pas les secrets qu’on lui livre, même après une éventuelle dispute. Seul Julien estima qu’un vrai ami, sous le coup de la colère (de la « rage », dit-il) pouvait être capable de trahir des secrets.

Virginie revint sur sa définition du verbe préférer. Elle prit l’exemple de deux camions, un rouge et un vert. Elle préfère le camion rouge, parce que le rouge est sa couleur préférée. C’est donc une caractéristique de l’objet en question qui fait qu’on le préfère à d’autres. Appliquant ceci aux personnes, Léa et Hélène indiquèrent qu’on peut avoir alors une préférence pour leur personnalité, leurs goûts, leur caractère, la confiance qu’on peut avoir en elles… Virginie compléta en estimant qu’on préfère une personne pour les qualités qu’elle a. A l’inverse, si on n’aime pas certaines personnes c’est parce qu’on n’aime pas leurs défauts. Hugues relativisa cela, car des défauts peuvent paraître comme tels à nos yeux, mais pas aux yeux des autres. Dans ce cas, cette personne peut tout de même avoir des amis.

Virginie emmena ensuite la discussion sur le terrain de l’astrologie, à l’étonnement de Hélène, qui ne vit pas ce que cela avait à voir avec le sujet du jour. Virginie précisa alors en disant que chaque signe a sa propre personnalité, qu’il y a donc des associations qui fonctionnement et d’autres non. Ce qui n’empêche pas qu’on peut aussi s’entendre avec une personne qui est le contraire de nous. Maïssane acquiesca, disant qu’on peut apprendre de quelqu’un qui est différent de nous. Hélène et Julien se montrèrent dubitatifs quant à la question de l’astrologie, qui relève plutôt de la croyance, et ne peut donc pas avoir d’influence sur ceux qui ne sont pas convaincus… A titre d’exemple, Hugues dit qu’il faisait partie de ceux-là car, quand il regarde l’horoscope de temps à autre, il voit que les prédictions ne correspondent pas aux évènements réels et que les horoscopes sont différents d’un journal à l’autre.

Virginie dit alors qu’à son avis, ça n’a pas à voir avec la préférence. Incompréhension de Hugues, qui lui rappela que c’est elle qui avait fait référence aux signes astrologiques. Virginie précisa alors que les signes ne parlent pas de préférences mais plutôt de ce qui va arriver. Cependant il y a aussi, selon elle, des associations de signes dont les natifs sont censés s’entendre mieux.

La fin de la discussion fut marquée par un désaccord entre ceux qui estimaient que cette histoire de signes n’avait rien à voir avec la discussion, et, surtout, Virginie qui, tout en nuançant ses propos, et en précisant qu’elle n’y croyait pas trop, affirma qu’il était parfois possible que « ça marche »…

Ont distribué la parole :

Pour la partie questionnement : Hélène

Pour la partie vote : Hugues

Pour la partie discussion : Julien

Accueil – Actualités – Tours – Caen – Joué-les-Tours – Liens – Bibliographie – Contact